Des indices de la cassure du G4
Le G4 composé du Parti du renouveau démocratique (Prd), du Parti social-démocrate (Psd), de la Renaissance du Bénin (Rb) et du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) est à la croisée des chemins, suite à la cacophonie des ambitions de certains membres. Cela pourrait, s’il n’y prend garde, conduire à sa cassure.
Qui sera le candidat du G4 contre les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) aux prochaines consultations électorales ? Cette question agite l’opinion publique nationale et surtout le G4. Le problème de la candidature unique risque de casser le groupe à voir les ambitions à la limite démesurées de certains de ses membres. Depuis un certain temps, on observe des actions de certains ténors politiques pour s’imposer aux autres à tort ou à raison. Le candidat de la Renaissance du Bénin (Rb) à la dernière élection présidentielle, Léhady Soglo, s’est fait remarquer, ces derniers jours. Il est présenté comme étant l’initiateur du G4. Par conséquent, on montre qu’il est le mieux placé pour incarner l’union sacrée au sein du G4 en 2011. Lui aussi fait des sorties pour se rendre plus populaire. Samedi dernier, il était aux cotés des jeunes G et F et multiplie ses contacts avec les femmes de Cotonou dans le cadre des activités de la mairie.
Déjà à Bohicon, ce problème s’était posé, quand les militants de la Renaissance du Bénin ont pris d’assaut les lieux de la réunion et chantaient les louanges de Léhady Soglo. Certains analysent ses comportements comme une volonté de dicter sa loi aux autres composantes dans le cadre de la candidature unique du groupe. Mais d’autres estiment que c’est une stratégie de la Rb pour casser la baraque, au cas où l’actuel premier adjoint au maire de Cotonou ne serait pas retenu comme le joker de cette alliance politique. Ainsi, les Soglo trouveront les raisons pour faire cavalier seul ou rejoindre la mouvance. En dehors de Léhady Soglo qui fait des pieds et des mains pour forcer l’union sacrée autour de sa personne, les autres ténors du G4 ne se montrent pas pour l’instant. Toutefois, il n’est pas exclu qu’ils nourrissent les mêmes ambitions que les renaissants. C’est possible que le Madep et le Psd se présentent un candidat chacun de son coté. Sans oublier bien entendu le Prd, dont le leader est prêt à tout donner pour tenter sa dernière chance, en mettant tous les atouts de son côté, en commençant par le G4. Mais l’ambiance qui règne au sein de cette alliance politique risque de le faire voler en éclats, si rien n’est fait.
Quel candidat pour le G4 ?
S’il doit avoir une candidature unique au sein du G4, le leader du Prd est perçu par des observateurs comme celui qui semble avoir plus de chances. Cela, parce qu’il a été au second tour de l’élection présidentielle de 2006 avec plus de 25% des suffrages exprimés, alors que Léhady Soglo et Kolawolé Idji ont obtenu respectivement 08% et 03% au premier tour. A ce titre, on le crédite d’être un bon challenger naturel de Boni Yayi en 2011. En 2007, son parti est le seul qui aux élections législatives a obtenu 10 députés. D’autres raisons militent en faveur du président du Prd. Le couplage des élections présidentielles et législatives en 2011 renforce sa position dans le groupe.
Vu les réalités du terrain, le Madep et le Psd ne pourraient pas aller aux élections sans être dans une alliance. Cependant, en dépit de cette longueur d’avance du président du Prd, on ne saurait ignorer le poids politique des autres présidentiables du groupe, tels que Lehady et Idji. Il va falloir donc qu’il y ait des négociations sérieuses, pour que chacun sache ses intérêts à soutenir l’autre.
C’est dire que le consensus s’impose aux ténors du G4, même si le G13 est en train de s’allier derrière l’actuel président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), Abdoulaye Bio Tchané. D’ailleurs, selon les informations, le Madep, et le Psd sont en train de miser sur Me Adrien Houngbédji, quand bien même les Soglo font de la résistance.
La candidature unique au sein du G4 est un sujet difficile pour ses composantes. Les discussions se poursuivent entre les ténors politiques. Seuls les jours à venir situeront les uns et les autres sur l’avenir du G4.
Jules Yaovi Maoussi
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