Découpage territorial

R. Adjaho Le Mono se révolte (Les cadres proposent quatre départements)
Les contestations continuent de s’enregistrer après les travaux de la commission  Adjaho sur le nouveau découpage territorial. Après les autres départements, c’est le Mono qui vient d’entrer dans la danse.

Samedi  dernier, les populations dudit département ont marché à Comé pour dénoncer l’ignorance dont elles sont l’objet et pour faire des propositions concrètes au président de la République.

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Réunis au sein d’un cadre de concertation et de réflexion sur le découpage territorial du département du Mono, des populations venues de toutes parts des six communes ont battu le macadam pour faire entendre leurs cris de colère et d’indignation. De Lokossa, Djakotomey, Grand-Popo, Athiémé, Houéyogbé, Comè, Bopa, Aplahoué, Klouékanmey, de Toviklin, de Dogbo et de Lalo, des délégations ont été dépêchées pour exiger de la part du gouvernement un nouveau découpage de leur département puisque celui proposé par la commission est une insulte faite à elles.

Plusieurs paramètres ont été mis en exergue pour justifier que le département du Mono soit découpé en quatre (4) départements.  Il s’agit notamment du fait que le Mono était l’un des six grands départements primaires du Bénin. Il a été également souligné l’effectif de la population du Mono qui est désormais évalué à plus de 884.623 habitants avec une forte densité de population. L’existence d’infrastructures pouvant abriter les services de préfectures dans toutes les communes, les immenses potentialités économiques et ressources minières inexploitées sont entre autres arguments brandis par les organisateurs.

Pour mieux aider la commission, le porte-parole du cadre de concertation et de réflexion sur le découpage territorial du Mono, Laurent Capo-Bessé, a indiqué la proposition faite à ce sujet. Ainsi donc, il est proposé à la commission le découpage ci-après : Athiémé-Lokossa-Houéyogbé pour constituer le département du Mono ; Grand-Popo-Comè-Bopa pour le département du Lac Ahémé ; Aplahoué-Djakotomey-Klouékanmey pour le département d’Adjralala et le dernier département portant le nom de Couffo sera constitué de Toviklin, Dogbo et Lalo. Des propositions concrètes qui de l’avis des manifestants, devraient faciliter la tâche à la commission Adjaho.

Le nombre de  départements bientôt revu à la hausse
Inexorablement, on s’achemine vers une nouvelle augmentation du nombre des départements,  au vu des développements que connaît le débat sur le découpage territorial. On annonce une trentaine de départements, en tenant compte des nouvelles doléances. En effet, déjà le bruit circule que les exigences des populations du Mono seront satisfaites.

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Et d’autres départements se devraient être crées dans l’Atacora. Depuis la publication des chefs-lieux des douze départements par l’ancien ministre Issa Démolé Moko en passant par la vulgarisation des travaux de la commission Adjaho, les contestations ne cessent d’augmenter. Il y a quelques jours, c’est à Savalou que Richard Adjaho et ses amis ont été désavoués.  A Ouèssè, ce ne fut pas non plus de la mer à boire pour les membres de cette commission.

En fait, on  ne comprend pas pourquoi c’est la commission qui se charge de faire  la divulgation des résultats de ses travaux contrairement à ce qui devrait être de rigueur. C’est la preuve que le pouvoir s’y est mal pris dans la manière de gérer ce dossier. En principe, dès qu’elle a fini ses travaux la commission devrait se contenter de soumettre son rapport au chef de l’Etat. Celui-ci, après l’avoir fait examiner par le conseil des ministres le transmet au Parlement pour qu’une loi soi t prise à cet effet. On se demande donc sur quelle base la commission s’est mise à s’expliquer sur qu’elle  fait alors même que son rapport n’a pas examiné par celui qui l’a sollicitée et que les résultats ne peuvent en aucun cas être applicables sans que qu’une loi ne soit prise.

Sous quel statut  se présentent-ils, les membres de cette commission, aux populations pour vulgariser des travaux dont répond le gouvernement ? Les voilà jetés en pâture aux populations. Comme à son habitude, le président a voulu  jouer au père Noël et satisfaire aux exigences de toutes les populations. Ceci dénote comme le soulignent bien d’observateurs de la vie politique nationale d’un populisme qui caractérise la gestion du pouvoir en place et qui l’amène à souvent mettre la charrue avant les bœufs.

Benoît Mètonou

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