Rencontre Yayi/Syndicats

Tout ce qui a été caché à la presse (Zoumarou, invité surprise)
Le président de la République, Boni Yayi a reçu samedi dernier les secrétaires généraux des centrales syndicales. En dehors des déclarations faites par ces derniers face aux objectifs des cameras, beaucoup d’autres choses ont été dites entre le Chef de l’Etat et les syndicalistes lors de cette rencontre tenue à l’écart des journalistes.
Situons tout d’abord la séance du samedi dans son contexte réel. Elle est en fait intervenue suite à une demande d’audience introduite depuis le 02 février dernier par les six centrales syndicales qui étaient alliées pour interpeller l’Etat face à la crise énergétique, financière et les revendications d’ordre professionnel. Ceci, parce que les discussions avec les ministres s’étant révélées infructueuses au sujet des points tels que le relèvement du point indiciaire à 15%, la revalorisation du Smig déjà obtenue auprès du patronat, les 5% pour la fonction publique et sa date d’application. Alors que le consensus n’était pas trouvé autour de la date d’application, le chef de l’Etat monte au créneau pour décréter derechef  la date du 1er janvier 2009 contrairement à la proposition des syndicalistes  qui est celle du 1er juillet 2008. C’est donc pour faire savoir leur mécontentement face à ce fait accompli et les diverses autres réserves qu’ils portent contre le gouvernement que les syndicalistes ont demandé à rencontrer le chef de l’Etat. Mais, premier couac, il a fallu plus d’un mois avant qu’ils ne soient reçus par le président. A l’entame de la séance, les syndicalistes ont dénoncé ce mépris dont ils ont été l’objet surtout prévue pour 10h, la séance n’a démarré qu’à 12 heures. Ce à quoi le président a répondu par des excuses. Il a d’ailleurs avoué le dysfonctionnement de son administration.

En effet, il leur confié qu’il ne les aurait pas reçus si le ministre d’Etat à la défense ne lui avait pas soufflé,  alors qu’il était en partance pour le Gabon, que les syndicalistes avaient une demande d’audience dans le circuit depuis des mois. Il a d’ailleurs instruit le directeur du protocole de se mettre désormais au service de ses partenaires sociaux pour que leur désir de le rencontrer se réalise dès qu’il est émis.

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Le rappel des revendications
 C’est alors qu’il est revenu à l’un des secrétaires généraux de planter le décor à travers le rappel des revendications en attente de satisfaction et celles nouvelles dont le volet social de la privatisation de la Sonapra. Par rapport à toutes ces revendications, le président a apporté des justifications. En ce qui concerne son annonce du 30 décembre, il le justifie par le fait que le Fmi lui faisait des menaces d’arrêt de son programme avec le Bénin s’il devrait s’engager à aller au-delà du taux proposé par ses ministres, surtout par rapport à certains décaissements faits en faveur de certaines sociétés d’Etat en difficulté. Par rapport au relèvement du Smig obtenu avec le patronat et qui concerne les privés, il faut signaler que le Conseil national du travail avait préparé à ce propos un décret. Le président a interpellé le secrétaire général du gouvernement qui a affirmé que ledit document est depuis cette semaine à leur niveau. C’est ainsi que le président a pris l’engagement de le faire adopter en conseil des ministres mercredi prochain. Par ailleurs des commissions seront mises sur pied pour suivre les dossiers de la Sonapra, des paramédicaux. Un nouveau cadre de concertation social verra également le jour

Les décaissements à l’emporte-pièce
Cette question selon nos sources a été soulevée par le statisticien du groupe. Il a mis l’accent sur les nombreuses visites quasi-quotidiennes des membres du gouvernement sur le terrain. Ce qui a obligatoirement un coût quand on prend en compte les frais de mission et autres. Le cas de Zakpota où près d’une dizaine de ministres ont rendu visite aux populations a été traité de gaspillage. Le président a encore interpellé les ministres qui ont affirmé n’avoir pas reçu de primes ni de frais de mission. Il a surtout indiqué que tout ce qu’il sortait comme argent était budgétisé. Pour lui, cela répond à la même logique que le coup de main qui est apporté à la presse, à la société civile ou aux religieux.

Zoumarou, l’invité surprise
Dans la suite de ce débat sur les décaissements désordonnés, les syndicalistes ont soulevé le cas de l’honorable Walis Zoumarou. Ils ont rappelé au président que ce dernier est intervenu sur une radio et il disait qu’il était du système et que lorsque sur le passage du cortége présidentiel les zémidjans  scandent « Yayi dix ans ! », cela valait trois millions de Francs Cfa. Le président a dit à ce propos qu’il ne pouvait tout démentir tout le temps. Il a par contre trouvé une explication de l’attitude de Zoumarou à son encontre.

Il estime que c’est son refus d’accorder les dommages réclamés par ce dernier à propos de la destruction de sa maison à Sèmèrè qui est le motif de son ralliement au G13 et à la campagne de dénigrement qu’il orchestre contre sa personne.

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Benoît Mètonou

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