Débats sur l’an 3 de la gestion politique de Boni Yayi

/food/saccalafia.jpg » hspace= »6″ alt= »S. Lafia » title= »S. Lafia »  » />Sacca Lafia, Lazare Sèhouéto et Urbain Amégbédji apprécient

Un débat contradictoire a mis aux prises trois invités de la télévision nationale, dimanche dernier sur la gestion politique des affaires publiques du régime du changement. Et chacun a prêché pour sa chapelle, avec quand même quelques points de convergence entre le représentant de l’opposition non déclarée et celui de la société civile.

La gestion politique de l’an 3 du régime du président Boni Yayi était au cœur des débats dimanche dernier sur les antennes de la télévision nationale. Le président de l’Union pour la démocratie et la solidarité, actuel ministre de l’Energie et de l’eau, Sacca Lafia, le secrétaire national de la Centre Afrika Obota (Cao), Urbain Amégbédji, et le leader de l’alliance Force-clé, Lazare Sèhouéto, étaient invités pour débattre du sujet.

Les points de vue étaient divergents, sauf que MM. Sèhouéto et Amégbédji se rejoignaient souvent, mettant de fait le ministre Lafia en minorité. A un moment donné des débats, il a même demandé à se faire accorder le double du temps pour répondre à chacun de ses contradicteurs du jour. Sacca Lafia, comme on pouvait s’y attendre, s’est battu bec et ongles pour ainsi dire,  pour défendre le régime du changement qui, selon ses déclarations, fait beaucoup pour le développement de ce pays.

Il a fait savoir que contrairement à ce que d’aucuns font croire à l’opinion publique, le président Boni Yayi a démontré sa volonté de travailler avec la classe politique. Pour appuyer ses propos, il a rappelé la prise de la loi sur le statut de l’opposition qui devrait permettre de clarifier le jeu politique au Bénin. Pour lui, en refusant de se conformer aux nouvelles dispositions, les adversaires au pouvoir en place font preuve d’irresponsabilité. « L’histoire leur demandera des comptes », a-t-il martelé. Son argument a été balayé du revers de la main par Urbain Amégbédji qui estime que le contenu du texte du  décret présidentiel ne comble pas toutes  les attentes, dans la mesure où il ne donne pas une garantie à l’opposition de s’assumer véritablement. Il a été soutenu par M. Sèhouéto qui a déclaré que le décret sur le statut de l’opposition est vide.

Concernant l’état de santé de la démocratie au Bénin pendant les trois dernières années, le secrétaire national du Cao a souligné que rien ne va dans ce sens actuellement. Pour ce faire, il a fait référence à la violation des lois de la République par le gouvernement du président Boni Yayi. Comme Lazare Sèhouéto, il a rappelé la non installation des  conseils communaux et les tentatives d’instrumentalisation des institutions de la République et de la télévision nationale qui constituent de sérieuses menaces sur la démocratie. « Kérékou respectait les lois… », a fait savoir M. Amégbédji. Pour apporter la contradiction, le ministre Lafia a rejeté leurs déclarations. Pour lui, le pluralisme politique fonctionne très bien au Bénin depuis avril 2006. Selon ses déclarations, c’est la rupture avec un certain nombre de comportements qui justifie la radicalisation des positions contre le pouvoir en place.

De même, la question de l’établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) est revenue sur tapis au cours des discussions. Le leader de Force-clé a indiqué que c’est la mouvance qui fait des manœuvres à l’Assemblée nationale pour avoir d’abord une majorité au Parlement, avant de programmer la Lépi. Ceci lui a permis d’affirmer que le gouvernement veut manipuler cet instrument électoral à sa guise. Pour démontrer que c’est l’opposition qui est de mauvaise foi, Sacca Lafia a souligné que les G et F ont la possibilité de contraindre le président Nago à vite programmer la Lépi, comme ils sont majoritaires. Urbain Amégbédji a demandé aux et autres de faire tout possible pour sauver la liste électorale permanente informatisée.Au cours de ce débat, les tares du régime du changement ont été  mises à nu. Vaille que vaille, le ministre Lafia s’est défendu en affirmant à chaque occasion que les erreurs relevées aujourd’hui par l’opposition non déclarée ne sont qu’un héritage du  régime Kérékou dont Lazare Sèhouéto  était un des membres éminents.

Jules Yaovi Maoussi

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