Une stratégie pour museler le G13
Le préfet des départements du Borgou et de l’Alibori a interdit tous les meetings et réunions politiques. Il subordonne la tenue de toutes manifestations à une autorisation. Cette décision suscite des inquiétudes, car elle intervient au lendemain de la tournée des ténors du G13 sur son territoire.
Ces derniers, au cours de leur sortie politique, ont ouvertement attaqué le gouvernement et montré aux populations massivement venues les écouter, la nécessité de l’alternance au sommet de l’Etat en 2011. A vu d’œil, les adversaires du pouvoir en place sont les plus visés, car les nombreuses marches de soutien au chef de l’Etat ont l’aval de l’autorité préfectorale. Telle que la situation évolue, l’opposition est en train de prendre ses droits au Bénin, si le gouvernement prend ces genres de mesures, au moment où ses partisans sont sur le terrain. C’est dire que les autres sont devenus des personas non gratas. A cette allure, la conclusion est très simple à tirer : lentement mais sûrement, la dictature s’installe au Bénin à l’ère du président Boni Yayi. C’est la politique de tout pour soi.
Le même problème se pose à l’Assemblée nationale. On bloque les plénières, parce que les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) n’ont pas la majorité. L’examen de la loi sur la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), le médiateur de la République et d’autres activités parlementaires sont mis en veilleuse.
Tout le monde se demande ce que veut faire de la démocratie béninoise le régime actuel qui a opté visiblement pour le bâton pour réprimer ses adversaires. Conscients du danger qui les guettent, les députés des G et F organisent des rencontres avec les couches sensibles de la société pour expliquer la situation actuelle du pays.
Jules Yaovi Maoussi