Des indices qui augurent d’un échec
L’équipe du professeur Georges Guédou qui avait la mission de promouvoir et d’introduire les langues nationales dans l’éducation nationale a été relevée depuis quelques jours. En lieu et place, une équipe de personnes n’ayant rien en commun avec l’alphabétisation et les langues.
Au sein de la mission de promotion et d’introduction des langues nationales dans l’éducation nationale, on notait la présence d’éminents professeurs d’université, spécialistes de l’alphabétisation et des linguistes confirmés. Aujourd’hui, après que cette équipe a été renvoyée, les personnes qui assurent désormais l’intérim sont décriées par bon nombre d’acteurs de ce secteur. Pour ces acteurs inquiets du sort qui est fait aux langues nationales sous le ministre Galiou Soglo, la politique de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » que prônent les chantres du changement est totalement piétinée. Ainsi font-ils remarquer, à la tête de la structure qui est chargée d’appliquer la politique nationale de l’alphabétisation, il se trouve un spécialiste de l’éducation physique et sportive. Quand bien même il serait détenteur d’un doctorat dans son domaine, il n’est pas moins un profane en matière des langues. Un second responsable est également décrié parce que rien dans son cursus scolaire ne le prédestine ou ne lui offre aucune possibilité d’intervenir dans le domaine des langues. Il on le dit détenteur d’un diplôme du premier cycle de l’Institut national de l’économie actuel Eneam (Ecole nationale d’économie appliquée et de management). Il a en charge la coordination du projet de développement de l’environnement lettré. Autrement, il doit coordonner les activités d’écriture dans toutes les langues. Dès lors, les questions se bousculent sur les lèvres de leurs collaborateurs et des universitaires pour comprendre ce que celui-là peut apporter de bénéfique à la politique d’alphabétisation. Ce qui demeure aujourd’hui une énigme pour certains observateurs, c’est le fait que la première équipe mise en place par le ministre Roger Gbégnonvi, composée entièrement des spécialistes du domaine, soit totalement évacuée pour être remplacée par des gens dont la compétence ne cadre pas avec la matière en jeu. Devrait-on comprendre que tous ses spécialistes qui ont travaillé pendant plus d’un an sans salaire ont été inefficaces au point où il a fallu recourir à des « mercenaires » ? Si un spécialiste est déclaré défaillant, que peut alors faire d’un profane ? Le président Boni Yayi et son ministre en charge de l’alphabétisation et des langues nationales doivent pouvoir trouver de solides arguments pour sortir des collimateurs des universitaires et de toutes les organisations non gouvernementales qui œuvrent contre l’analphabétisme dans les contrées béninoises.
D’autres facteurs de contre-performance
Aujourd’hui dans ce ministère, on dénonce le cumul de fonctions et de postes. Il est également signalé un copinage et un clientélisme qui ne favorisent guère l’obtention de résultats probant. Il s’agit par exemple, de la présence de plusieurs membres d’une même famille. Dans ces conditions, est-il possible que le père ou l’enfant s’il était le responsable hiérarchique de l’autre, puisse réellement exiger des comptes de celui-ci ? Ces deux facteurs, ne contribuent guère l’efficacité qui est aujourd’hui demandé à l’administration béninoise.q Benoît Mètonou