Marche de protestation des Praticiens de la Santé du Zou

Le Préfet Nouatin met le feu aux poudres

Le Préfet Armand Maurice Nouatin, à travers ses propos tenus mardi après la lecture de la motion de sit-in et de marche des praticiens de la Santé du Zou / Collines, a tôt fait d’irriter ces derniers  qui désormais durcissent le ton. Désormais, assurent-ils, la grève sera  perlée dans les deux départements et sans service minimum jusqu’à satisfaction des revendications.

« La parole est un art. Et si vous n’avez pas l’art de la parole, inutile de vous hasarder sur ce sentier » dit-on. C’est pourtant à ce délicat exercice que s’est essayé, le mardi dernier, le Préfet du Département Zou / Collines Armand Maurice Nouatin, au moment où il recevait les praticiens de la Santé de son département. Voulant jouer avec les mots en se passant pour l’avocat du gouvernement, il a appris à ses dépens qu’on ne défend pas le Diable devant le Bon Dieu, car lui-même dans ses propos avait qualifié les praticiens de la Santé de Dieu. Toute chose que ses derniers ont refusé en lui disant je cite : « nous  sommes plutôt des instruments de Dieu ». Au lieu de s’arrêter à ce stade, le Préfet des Départements du Zou et des Collines s’est transformé en donneur de leçons. Ainsi, s’est-il permis de  demander à ses interlocuteurs de se rappeler du serment d’hypocrate, de leur rôle de donneur de vie, de sauveur de vie et d’avoir l’amour de la Patrie. Il leur a par ailleurs indiqué que le gouvernement a beaucoup de choses à faire et qu’il ne pouvait tout faire à la fois  ». Bref ! Tous les mots et phrases nécessaires pour défendre l’exécutif et enrager les praticiens de la santé, dansaient la valse dans les propos du Préfet. Des propos qu’il fut obligé d’arrêter parce que conspué par la partie en face. Aussitôt après son intervention, les grévistes se sont rassemblés à 10 mètres environ de sa personne et ont interprété sa réaction comme une insulte à leur misère. 

Par la voix de leur porte-parole, Athanase AKOHA, secrétaire général du Syntra Chd/Zou, ils ont annoncé le durcissement du mouvement. Pas de service minimum, et la fermeture de tous les services du Chd Goho. Du coup, les services d’accueil, de caisse, du Bloc opératoire, de la réanimation et tous les autres services jusqu’à la cuisine ont fermé leur porte. Les malades n’ont même pas eu droit à leur déjeuner et dîner. Selon des sources proches de l’hôpital cette situation dans laquelle le Chd Goho a été plongée hier a déjà fait ses 1ères victimes. Trois morts au total dont une femme enceinte qui attendait d’être césarisée. Elle a rendu l’âme avec son bébé le mardi dans l’après midi. Un bilan qui risque de s’alourdir dans les jours à venir si rien n’est fait. 

Michel Sossou (Cor Zou Colline)

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