Les primaires comme dernier recours
Alors que l’élection présidentielle de 2011 s’approche, le G4 éprouve encore d’énormes difficultés pour désigner son porte-étendard. De sources proches de certains ténors de ce regroupement politique, les élections primaires semblent être le dernier recours pour départager les uns et les autres.
Qui défendra les couleurs du G4 à la prochaine élection présidentielle? Les quatre formations politiques qui composent ce creuset semblent ne pas être prêtes à accorder leurs violons. Car, la cacophonie des ambitions l’emporte sur la symphonie des valeurs de consensus. En effet, le G4 est composé des quatre plus grands partis politiques du Bénin : la Rb, le Prd, le Psd et le Madep. A ce titre, ils ont eu à participer à l’élection présidentielle de mars 2006, chacun avec son candidat. A cette joute électorale, Léhady Soglo a défendu les couleurs de la Rb pendant que Adrien Houngbédji y est allé pour le compte du Prd. Bruno Amoussou a participé à cette élection pour le compte de son parti, le Psd alors que Antoine Kolawolé Idji représentait le Madep. Parmi ces quatre anciens candidats, seul Bruno Amoussou est frappé par le critère d’âge. Les autres nourrissent chacun en ce qui le concerne, de pouvoir recevoir l’onction de représenter le groupe. C’est le cas de Léhady Soglo, qui pense qu’il a suffisamment appris de son père pour pourvoir assumer les fonctions de président de la République. Grisé par son score d’il y a trois ans et le regain de vitalité qu’a, dans une certaine mesure, retrouvé la Rb lors des communales dernières, suffisent pour le conduire au palais de la Marina. Pendant ce temps, Adrien Houngbédji, fort de son rang de deuxième à la dernière élection présidentielle, campé sur son expérience de candidat à toutes les élections présidentielles depuis le renouveau démocratique qui joue sa dernière carte en 2011, il est convaincu qu’il sera élu prochain président du Bénin avec la gestion que fait Boni Yayi du pouvoir. Quant à Antoine Kolawolé Idji, diplomate de formation, ancien ministre des affaires étrangères et ancien président de la République, peu bavard, ne pense pas moins que le Madep devrait pouvoir être, pour clore la guéguerre Rb/Prd, le troisième larron. Il reste le Psd dont le leader, Bruno Amoussou n’est plus en mesure de se présenter à une élection présidentielle compte tenu de son âge. Il aura dépassé le cap des 70 ans en, 2011. Par contre, le nom de Emmanuel Golou, secrétaire général du parti et député à l’Assemblée nationale est fréquemment cité. Sera-t-il en lice pour le compte du parti soleil ? Tout porte à le croire. Avec tant d’ambitions, on comprend aisément l’impasse dans laquelle se trouvent les responsables de cette coalition. D’où la proposition de certains ténors d’aller vers des élections primaires. A ce niveau, la grande question est de savoir qui seront les grands électeurs et comment seront-ils choisis.
Si chaque camp devrait avoir à cette séance élective le même nombre d’électeurs, point n’est besoin de se creuser les méninges qu’il n’y aurait pas d’issue à cette question de candidature unique. Dès lors, les jeux d’alliance sont relancés et ce sera au parti qui pourra convaincre l’autre de ne pas présenter de candidat qui l’emportera. Une autre question surgit : après cette désignation, les évincés se résigneront-ils à travailler pour l’élection de ce dernier ? Ne seront-ils pas tentés pas les appâts du camp d’en face au mépris du gentlemen agreement qui les liait
Benoît Mètonou