Cinq scénarios probables pour 2011
(Selon des chancelleries occidentales)
A moins de deux ans de la présidentielle de 2011, on réfléchit déjà sérieusement à la meilleure combinaison capable d’arracher ou de conserver le pouvoir. Ainsi, dans des chancelleries occidentales, plusieurs schémas sont dessinés et scrutés, schémas dont on est quasi certain que le prochain président sortira.
Qui va gagner la présidentielle en 2011 ? Aujourd’hui, il est naturellement impossible de répondre à cette question avec certitude. Seulement, comme on le sait, les regards de tous les hommes politiques sont d’ores et déjà rivés vers cet horizon. Dans les états-majors politiques, l’heure est à la réflexion et aux calculs. De quel côté aller pour être certain d’avoir choisi le cheval gagnant.
Dans cet exercice combien éprouvant et qui appelle à la prudence et au flair politique, des chancelleries occidentales ne sont pas du reste. De sources bien informées, après une analyse approfondie de la classe politique nationale, elles ont établi différents scénarios qui pourraient se présenter en 2011 et devraient, selon toute vraisemblance, conduire à la désignation du prochain président de la République. Selon les mêmes sources, elles en ont dénombré cinq.
Le premier suppose une victoire de Boni Yayi, grâce une alliance avec la Renaissance du Bénin (Rb). Deux cas de figure s’imposent. D’une part, la Rb, par conviction, décide de soutenir le président sortant ; mais dans la division. Et c’est le cas de figure qu’on observe actuellement. La présidente du parti, prenant fait et cause pour le pouvoir en place, rallie à sa cause un groupe de militants et impose son choix au parti. Le deuxième cas de figure, c’est celui du bâton. La Rb adhère à la candidature de Boni Yayi, non pas qu’elle l’aurait choisie, mais elle en aurait été contrainte par les menaces à peine voilées du pouvoir, notamment celles du genre descente de l’Inspection générale d’Etat (Ige) à la mairie de Cotonou.
Le deuxième scénario donne gagnant Me Adrien Houngbédji, suite à une alliance avec Léhadi Soglo. En effet, dans le cadre de la coalition dite du G4, d’aucuns supputent que le président du Parti du renouveau démocratique (Prd) pourrait etre retenu comme le candidat du groupe, grâce notamment au l’aval de la Rb via le candidat potentiel de cette dernière, l’actuel premier adjoint au maire de la commune de Cotonou. Car, le seul handicap réel qui puisse hypothéquer le soutien unanime du G4 au leader des Tchoco-Tchoco, c’est bien la Rb. Mais ici, on suppose que le Prd aurait mis dans la balance l’expérience de son président et le fait qu’il est à sa dernière chance.
L’effet Obama
Le troisième scénario retenu par les chancelleries, que des observateurs politiques s’emploient à analyser, est celui qui fait du candidat de la Rb, Léhadi Soglo, le futur président de la République. Dans cette hypothèse, il est supposé que lors des discussions au sein du G4 en vue de la présentation d’un candidat unique, le candidat de la Rb soit parvenu à convaincre Me Adrien Houngbédji pour qu’il se désiste en sa faveur. Effet Obama oblige, il aurait tablé sur sa jeunesse, sur le fait que les Béninois ont du penchant pour ce qui est nouveau. La mobilisation de toute la coalition du G4 autour de sa candidature aura provoqué l’adhésion unanime de la population, notamment l’électorat du Sud. Cela donnerait l’image que les anciens ont sagement décidé de s’éclipser et de propulser le plus jeune à la magistrature suprême.
L’avant dernier scénario conduit à la victoire d’Abdoulaye Bio Tchané. Pour y arriver, selon des analystes, il lui faudra réussir un ralliement du Sud et du Nord. Cela suppose qu’après être parvenu à diviser l’électorat du septentrion, en compétition avec Yayi, il donne des gages pour sa victoire et emporte par conséquent la mobilisation de l’ensemble des forces politiques nationales.
Enfin le dernier, qu’on pourrait appeler le scenario catastrophe. La contestation des résultats crée alors des troubles dans le pays et les militaires s’emparent du pouvoir. Sauf donc une surprise de dernière minute, ce sont là les schémas qui pourraient se présenter en 2011 pour le choix du futur président de la République. Les cinq scénarios ci-dessus se résument donc en ceci : soit Boni Yayi conserve le pouvoir grâce à une alliance solide avec la Rb, ou bien il le perd en la laissant à elle-même ou lorsque la Rb ferait équipe avec d’autres forces politiques. En clair, le pouvoir pourrait se retrouver entre les mains de l’une des quatre personnalités politiques citées supra à savoir : Yayi, Houngbédji, Léhadi ou Bio Tchané. Les projections ci-dessus énumérées vont-elles se réaliser en 2011 ? Wait and see.q Alain C. Assogba