Gestion des fonds de l’escorte

M. KerekouUne commission d’enquête parlementaire pour vérifier la gestion de Yayi et de Kérékou

(Opposition et mouvance à couteaux tirés)
C’est à l’unanimité des députés présents et représentés que la proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête parlementaire d’information, d’enquête et de contrôle de la gestion des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion  été votée hier au sein de l’hémicycle.

Mais la tâche n’a pas été du tout aisée pour le président de séance Antoine Dayori face à la prise de position des uns et des autres dans ce dossier. En effet, les débats ont achoppé hier autour de la période à couvrir par la commission d’enquête au cours de ses investigations sur le terrain, le délai pour atteindre les objectifs de cette mission constitutionnelle et enfin la prise en compte de la configuration politique de l’Assemblée nationale au sein de cette commission d’enquête parlementaire. Pour la plupart des députés de la Fcbe, il faut vérifier la gestion sous les deux régimes. Contrairement à la proposition de résolution qui a suggéré que la commission d’enquête fasse ces investigations en ce qui concerne la gestion de cette filière de 2006 jusqu’au 31 décembre 2008. Les mouvanciers  ont
alors introduit un amendement afin que ce contrôle soit étendu à 2001, date de la gestion de la filière par le secteur privé. Pour Epiphane Quenum de la Rb, qui est resté dans la même logique que les députés de la Fcbe, <<des gens doivent à l’Etat pour avoir exercé cette activité. Je suis gêné de voir que certaines personnes qui ont signé cette proposition de résolution trouvent aujourd’hui qu’il faut qu’on contrôle la gestion de cette filière>> a t-il martelé. Il sera appuyé dans ses propos par d’autres députés de la Fcbe tels que Thomas Ahinnou, Chabi Sika Karimou et autres.  Mais les députés de l’opposition ne sont pas de cet avis et ils ont suggéré que la période précisée dans la proposition de résolution qui est de 31 décembre 2006 au 31 décembre 2008 soit respectée. Wallis Zoumarou dira qu’il faut qu’on reste collé à l’esprit qui a prévalu à la proposition de résolution. Pourquoi voir la gestion des gouvernements qui se sont succédé depuis 2001, déclare t-il ? Quant à l’honorable Eric Houndété de Force Clé, il s’est interposé à l’introduction des amendements de ses collègues Fcbe en brandissant l’article 83 alinéa1 qui parle de l’examen des amendements. Il a été contredit aussitôt par le président des  de la Commission Finances qui dira que l’examen des amendements est une pratique parlementaire qui a court depuis des législatures. Finalement ce sont les amendements formulés par les députés du camp de la mouvance qui ont été intégrés. La période à prendre en compte dans le cadre des investigations de la commission d’enquête est passée de la période de 2006 au 31 décembre 2008 à la période de 2001 au 31 décembre 2008. Ce qui prend d’office en compte la gestion depuis l’ère du président Mathieu Kérékou jusqu’à celui du président Boni Yayi. Une manière de contrôler la gestion faite par ‘‘Défi emploi jeunes’’ en passant par le parc tampon unique géré par le député Issa Salifou. L’autre sujet qui a retenu l’attention au sein de l’hémicycle est l’article de la proposition de résolution relatif à la configuration politique de la commission d’enquête parlementaire. Là aussi les débats ont été très houleux et finalement le verrou de la notion de configuration politique a été purement et simplement sauté de la résolution mais les groupes parlementaires existants au sein du parlement seront pris en compte. Mais à cette étape, les députés n’ont pas pu accorder leurs violons sur le nombre de groupes parlementaires existant à ce jour au parlement après les démissions, les dislocations et les décompositions enregistrées il y a quelques temps.

Finalement le président Antoine Dayori demandera 10 minutes de suspension pour faire le point de ces groupes parlementaires et des non inscrits avant la désignation nominative des membres devant siéger au sein de cette commission d’enquête parlementaire. Les députés sont finalement parvenus à s’entendre sur une clé de répartition pour la composition de la commission d’enquête. Sur les sept groupes parlementaires que compte le parlement, le G13 obtient 2 membres, l’Add Nation et Développement 2 membres, et les 5 autres chacun 1 membre.  Il en résulte que sur les neuf  députés que compte la commission, les G et F ont 5 membres et les Fcbe  4. .

Ismail Kèko

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