Marche hier contre la politique sanitaire du gouvernement Yayi

Une marée humaine derrière l’opposition

Sous la houlette des ténors des G et F, plus de 20.000 Béninois ont marché hier, de la place Lénine d’Akpakpa au ministère de la santé pour condamner le gouvernement du Dr Boni Yayi dans sa gestion de la crise qui secoue depuis quelques mois le secteur vital de la santé.

La liste des premières et des inédits continue de s’allonger sous l’ère Yayi. Mus par un intérêt commun, Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, Séfou Fagbohoun, Issa Salifou, Lazare Sèhouéto, Léhady Soglo, Nassirou Arifari Bako, Eric Houndété et bien d’autres ténors des G et F, main dans la main, ont marché pour réclamer plus d’attention de la part du gouvernement en faveur des agents de santé et de la population. Derrière eux, une immense foule d’hommes et de femmes criant leur amertume et désespoir face au régime Yayi, et, appelant de toutes leurs forces l’apparition d’une lueur d’espoir. Une historique marche qui a échoué au ministère de la santé publique avec la lecture d’une motion de protestation.

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Un départ en fanfare

Annoncée pour 9 heures, la marche pacifique de protestation de la coalition « Union fait la Nation » a démarré précisément à 10 heures 22 minutes. Déjà dopée par l’animation des fanfares, l’immense foule est entrée en ébullition à l’arrivée  des ténors des G et F. C’est dans cette ambiance animée de Vivas et de Hourra que les manifestants ont entamé la  procession en direction du ministère de la santé. Au fur et à mesure que la foule avançait, le nombre grossissait sur tout le parcours. Ceux qui ne pouvaient suivre le mouvement encourageaient les autres à aller jusqu’au bout. Disciplinée, la foule n’a commis aucun acte de vandalisme comme on pouvait le craindre. Après une heure environ de marche, les manifestants sont enfin parvenus à leur point de chute : le ministère de la santé publique. Et c’est à ce niveau que surviendra ce que d’aucuns appelleront « la manifestation de la dictature » du régime en place. 

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 L’erreur qu’il fallait éviter

A l’entrée du ministère de la santé, c’est un dispositif sécuritaire impressionnant qui a accueilli les manifestants. L’entrée a été tout simplement interdite aux élus du peuple. Avant que des pourparlers ne soient engagés, et dans leur souci de trop bien faire, les policiers n’ont point voulu écouter les leaders des G et F. Il s’en est suivi des bousculades et des  accrochages. C’est alors que sous la conduite de l’honorable Issa Salifou, indigné de ce que des élus de la Nation qu’ils sont, subissent un tel traitement, il a fait du forcing pour ouvrir le portail du ministère. Face à la furia de l’ancien compagnon de Rachidi Gbadamassi, les policiers ont du se replier.  Arrivés devant l’entrée du bâtiment central, les manifestants ont dû scander à plusieurs reprises le nom du ministre de la santé Issifou Takpara avant que ce dernier ne sorte. Après une minute de silence en la mémoire des enfants, femmes enceintes et autres personnes décédées dans le cadre de la grève perlée qui a cours dans les hôpitaux depuis plusieurs mois, Mathias Agon, coordonnateur des jeunes G et F lira la motion de protestation. Cinq points seront mis en exergues dans la déclaration.

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Premièrement, les membres de la coalition G et F expriment leur compassion au peuple béninois pour avoir subi le martyr avec la paralysie du secteur de la santé. En deuxième point, ils condamnent le gouvernement dont son chef en premier lieu pour avoir violé son serment en laissant mourir des Béninois. En troisième point, ils exigent du gouvernement une attitude d’écoute et cesse de tout instrumentaliser. Au point quatre, ils exigent l’engager sans délai de discussions avec les centrales syndicales. En dernier point, ils exhortent les travailleurs à faire preuve de discernement et d’ouverture d’esprit afin qu’ils trouvent un terrain d’entente le plus rapidement possible avec le gouvernement pour le bonheur des populations.

Benoît Mètonou

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