Naissance de l’Umpp

Yayi et les siens en ordre de bataille pour 2011

Union pour la majorité présidentielle plurielle (Umpp), c’est le nouvel arsenal politique auquel le Dr Boni Yayi a présidé à la naissance, samedi dernier au palais des congrès. Sans aucun doute, la machine à conquérir l’électorat pour 2011.

Regroupant plus 180 partis et alliances de partis politiques ainsi que 150 mouvements, l’Union pour la majorité présidentielle plurielle (Umpp) a pour objectif principal d’œuvrer à la réélection du Dr Boni Yayi à la tête du Bénin en 2011, mais avant de contribuer à ce que la fin de son mandat rayonne.  Elle se veut désormais, la grande fédération  au sein de laquelle tout ce qu’il y avait comme mouvements et partis politiques ou associations soutenant les actions du gouvernement devront se fondre et mettre en commun leurs forces. Le président Boni Yayi dans son allocution d’installation, a précisé que ce creuset devrait être perçu comme le cadre de tous ceux qui pensent au développement du Bénin. Partant, il invite toutes les autres forces politiques à y adhérer afin de construire ensemble avec lui le pays.

Il a profité de l’occasion pour affirmer qu’il était le président de les Béninois et qu’il n’avait de parti pris pour aucun camp, pas plus qu’il n’a de parti politique. Les allocutions de Amos Elègbè et de Idrissou Ibrahima sont également allées dans le même sens. Pour le dernier, cette majorité plurielle répond au fait que les partis politiques, les alliances de partis politiques et les mouvements qui composent l’Umpp, gardent leur autonomie tout en se conformant aux décisions de la grande fédération.  Les 180 partis et alliances de partis ainsi que les 150 mouvements, membres de l’Umpp, ont pris la ferme résolution de travailler à la réélection du Dr Boni Yayi en mars 2011.
Benoît Mètonou

Yayi installe sa machine pour 2011

Le chef de l’Etat a procédé ce week end à la mise en place de l’Union de la majorité présidentielle plurielle (Umpp). Une véritable machine électorale qui, par ailleurs, répond à plusieurs impératifs politiques, qui auraient pu être suicidaires pour Boni Yayi.
Le chef de l’Etat a compris assez tôt qu’il fallait limiter les dégâts en coupant l’herbe sous les pieds de ses adversaires politiques qui tentaient de pêcher dans son marigot. Il décide alors de d’élargir le champ des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) à tous ceux qui se disaient de la majorité plurielle sans être des cauris, ou du moins se sentaient mal à l’aise dans l’entourage du régime et qui ne sont pas membres des Fcbe. 

En outre, l’autre visée de Yayi en créant cet instrument c’est de pouvoir canaliser les mécontents de Fcbe ou ceux qui s’estiment écrasés par ce regroupement de partis politiques. Ces deux derniers groupes ne sont rien d’autres que ces députés Fcbe, qui menacent de créer leur propre groupe parlementaire et dont on dit qu’ils auraient été approchés par des candidats potentiels à la présidentielle de 2011. La troisième composante de l’Umpp regroupe les partis autonomes. Il s’agit de ces formations politiques qui n’avaient pas d’attache directe avec Fcbe mais qui disent soutenir les actions du chef de l’Etat. Ce faisant, Yayi contraint tous ses alliés actuels à rester dans un même creuset où il pourrait mieux les contrôler.

Pas comme Kérékou

La présence de Yayi à la cérémonie de mise en place de l’Umpp, et ce en présence de ses ministres, constitue un signal fort sur le rôle qu’il entend y jouer. En clair, le chef de l’Etat se révèle être le véritable patron de cette nouvelle famille politique autour de sa personne. Contrairement à son prédécesseur qui certes a crée l’Union pour le bénin du futur (Ubf), dont il a confié la coordination à Bruno Amoussou, Boni Yayi lui, par sa présence, montre, sans se cacher, sa détermination à prendre les commandes d’un nouvel instrument dont il entend se servir pour 2011. Une attitude qui contraste aves sa déclaration par laquelle il affirme être le président de tous les Béninois. Il ne peut prétendre être le chef d’une nation alors qu’il est à la tête  d’une structure qui regroupe une partie des Béninois. Tout le contraire de l’Union pour la majorité (Upm) en France, créée par Nicolas Sarkozy qui a pris soin de la faire diriger par un de ses fidèles lieutenants.

En somme, que le chef de l’Etat décide d’avoir autour de lui une structure organisée pour soutenir son action est un acte normal et tout à fait évident. Mais faut-il que le chef de l’Etat s’en approprie au point de laisser penser qu’il en est le dirigeant? Ce constat est d’autant plus avéré que le président de la République a pris soin de préciser qu’il n’était pas en train de créer un parti politique. Si Boni Yayi a cru devoir faire cette mise au point, c’est qu’il ne voudrait pas qu’on l’accuse de prendre la tête d’une formation politique alors qu’il ne s’agit en fait que d’un rassemblement de partis ! Mais là encore, le débat subsiste !       
Alain C. Assogba

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