« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase »
L’honorable député Walis Zoumarou passe enfin aux aveux. Il reconnaît être parti du groupe parlementaire originel de la liste sur laquelle il a été élu aux législatives de mars 2007, Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pour entre autres raisons, le refus opposé par le président de la République, Boni Yayi au remboursement d’un montant de cent dix millions (110.000.000) de francs cfa dont il est le bénéficiaire dans le cadre d’un dédommagement qu’aurait décidé le conseil des ministres suite à des troubles qui avaient conduit en 1999 à la destruction de son domicile à Sèmèrè dans le département de la Donga.
« (…) Récemment encore, confesse l’honorable député Walis Zoumarou, quand ils sont allés me voir, je leur ai dit, vous savez ce qui nous oppose non ? Alors réglez ça et nous verrons après la procédure de mon retour… » Invité ce dimanche sur l’émission « Questions d’actualité » du groupe de presse « La Gazette du golfe », le député élu sur la liste Fcbe devenu « opposant » au régime, a enfin levé le voile sur ce qui l’oppose au président de la République et à sa mouvance Fcbe. Il s’agit du refus qu’il dit que le président de la République a opposé au dédommagement à hauteur de cent dix millions (110.000.000) de francs cfa décidé en conseil des ministres et dont il est bénéficiaire. « C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » a affirmé l’invité précisant que « c’est bien une goutte d’eau » pour montrer aux journalistes qui l’ont reçu et aux auditeurs et téléspectateurs qui l’ont suivi qu’il s’agit là d’une préoccupation qui n’est guère négligeable. Evalués par ses propres soins à environ trois cent millions (300.000.000) de francs cfa, les dommages causés à M. Walis Zoumarou notamment la destruction de son domicile à Sèmèrè, une localité du département de la Donga, dans le cadre de troubles survenus entre lui et un autre candidat de sa circonscription électorale aux élections législatives de mars 1999, ont été évalués par le gouvernement à un peu plus de deux cent millions (200.000.000) de francs cfa. Après l’accord de l’Assemblée nationale sur son dédommagement, le gouvernement s’est donc saisi du dossier et l’a examiné au cours de l’une des séances du conseil des ministres dont, indique le député transfuge, « le président de la République, absent, était représenté par son ministre d’Etat, Irénée Pascal Koupaki ».
Mais curieusement s’est étonné le député bénéficiaire du dédommagement, le chef de l’Etat s’est opposé à l’application de la décision du conseil des ministres qui, selon M. Zoumarou, « s’impose au président de la République ». En effet, le conseil des ministres, renseigne l’invité de Jérôme Kassa et Charbel Ahiou, a décidé de faire supporter aux caisses de l’Etat, seulement cent dix (110) des deux cent millions (200.000.000) de francs cfa et plus que valent les dommages selon la contre-expertise réalisée par un émissaire de la Cour d’appel de Cotonou. La nouvelle aventure politique du désormais ex-député Fcbe est donc parti de là.*
Souleymane Boukari