Affaire Sonapra

N. FagnonNicaise Fagnon rejette les accusations portées contre lui

L’ancien directeur général de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra), Nicaise Fagnon, est monté au créneau samedi dernier par une conférence de presse qu’il a donnée au Chant d’Oiseau de Cotonou où il a balayé du revers de la main toutes les accusations de malversations dont il fait l’objet ces derniers jours .

Rétablir la vérité. C’est l’objectif de la sortie médiatique, ce weed end, de l’ancien directeur de la Société nationale de promotion agricole (Sonapra), Nicaise Fagnon, actuel ministre des Transports et des travaux publics, accusé de détournement de 50 milliards au cours de sa gestion. Dans un premier temps, il a démontré par A+B que ce fonds ne peuvent pas exister dans une entreprise déficitaire. Selon ses déclarations, au cours de neuf dernières années, les résultats nets ont été quasiment déficitaires, en raison du faible volume d’activités qui a tourné autour de 50%, car la moyenne de la production égrenée par la Sonapra étant d’environ 150 mille tonnes pour une capacité d’égrenage de 312 mille tonnes, alors que la moyenne nationale est 300 mille tonnes pour une capacité de 600 mille tonnes de coton graine. Cet état de choses se caractérise par la baisse de la trésorerie de la Sonapra de 2003 à 2005, la chute du prix de coton et les difficultés liées à la campagne cotonnière 2005-2006 avec des dettes de l’ordre de 11 milliards immédiatement apurées par le gouvernement du changement, selon ses propos. « Par contre, on note le remboursement de dettes portant sur un montant total de 12,5 milliards entre les mois de mai et novembre 2006. Ces dettes sont liées au financement des campagnes antérieures remontant à 2004 pour un montant de 8,7 milliards par le groupe Dagris, au paiement des cotonculteurs pour un montant de 2,8 milliards et environ un milliard pour combler le solde débiteur de la Sonapra à Ecobank Bénin », a-t-il fait savoir.

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Rejet

Le ministre Nicaise Fagnon a souligné qu’il n’y aucune malversation dans sa gestion à la tête de la Sonapra. De quoi s’agit-il en réalité ? A en croire ses propos, il s’agit ici d’un rapport classique de commissariat aux comptes assorti de refus de certification qui est aussi un événement ordinaire et courant dans l’exercice du métier de commissaire aux comptes. « Il importe de souligner que la non certification du bilan ne signifie pas qu’il y a détournement. Les commissaires, auteurs de ce rapport, peuvent en témoigner », a-t-il précisé. Toujours dans sa logique de rejeter les accusations portées contre lui, l’ancien directeur de la Sonapra a souligné que concernant les états financiers de comptes non probants, il s’agit de comptes fournisseurs, avances versées et de comptes de fournisseurs d’exploitation. « Les soldes concernés ont été justifiés après rapprochement », a-t-il précisé. Concernant les créances fictives dans les états financiers, Nicaise Fagnon a fait comprendre qu’en réalité, le montant est de 98678065 fcfa  inscrit au débit du compte du personnel, avance sur frais médicaux qui remonte à 10 ans plus tôt, soit en 1997. Les problèmes de l’existence de créances fictives dans les états financiers et dans les états de rapprochement de suspens non probants, le non-respect du principe de transparence et autres sont balayés du revers de la main par le conférencier.
 Dès lors, Nicaise Fagnon se pose la question de savoir dans quel compte peuvent se trouver les 50 milliards détournés. « Si ce n’est pas dans l’océan de la béninoiserie, de la diffamation, de l’intoxication contre ma personne, du harcèlement politique, de la volonté de me nuire. Ce qui est regrettable, cet océan est malheureusement entretenu par les jeunes de mon âge, c’est dommage et triste pour mon pays et c’est la preuve qu’il y a nécessité de faire changer les choses ».

Jules Yaovi Maoussi

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