Alain Capo chichi : l’exemple

Bel élan de solidarité autour d’Alain Capo chichi. C’était le vendredi 12 juin à Cotonou. L’événement, ce jour-là, c’était le lancement de son ouvrage « Réussir à 25 ans », sous-titré « Un exemple africain ».

Ce jeune homme, la trentaine enjouée et déterminée, a accompli, à cette occasion, un véritable exploit : réunir autour de sa personne deux générations de nos compatriotes. La génération des jeunes dont Alain Capo chichi porte les rêves et les espérances. La génération des aînés fiers de voir en lui l’illustration du précepte selon lequel aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années.
D’entrée, « Réussir à 25 » a le mérite de battre en brèche une idée reçue et opiniâtrement entretenue. On a fait croire, en effet, qu’on ne peut rendre compte de son parcours et de son itinéraire personnel que sur le tard, au crépuscule de sa vie. Alain Capo chichi récuse une telle idée pour adhérer d’emblée à celle de Sénèque qui nous apprend ceci (Citation) : « La vie ressemble à un conte ; ce qui importe, ce n’est pas sa longueur, mais sa valeur. » (Fin de citation).
C’est en cela que « Réussir à 25 ans », comme autobiographie, est une belle contribution édificatrice, sous l’angle du développement personnel. Alain Capo chichi ne se raconte pas sous des facettes éclatées de ce qu’il a fait ou de ce qu’il fait, des réalisations diverses et fort convaincantes qui jalonnent sa vie. Mais Alain Capo chichi s’attache à dire comment il le fait, les principes qui ont eu à le guider, les valeurs auxquelles il a toujours cherché à accrocher ses croyances les plus fortes.
L’ouvrage, par l’éclairage qu’il porte sur les expériences d’un homme, a incontestablement une portée pédagogique, voire didactique. On entre, à travers l’exemple d’une vie, dans une école qui se situe à des années lumières de nos institutions scolaires classiques formelles. Il ne s’agit pas, ici, de se farcir le crâne de connaissances justes bonnes pour passer l’éprouvante épreuve des examens et des concours. Les forts en thèmes et les bêtes à concours que l’on dresse ainsi et dans ces conditions gagnent la bataille de l’école qui les charge de diplômes à leur provoquer un méchant lumbago.
Mais sur les sentiers de l’initiation, il y a surtout le combat de la vie, le combat pour la vie. Ici, aucun diplôme n’est délivré. Ce sont nos réalisations qui rendent compte, tout à la fois, de la qualité de nos pensées, de la sincérité de notre engagement sur le terrain de l’action…C’est en cela que l’on estime qu’il y à deux catégories d’hommes et de femmes sur la terre : ceux qui, d’une part, se sentent capables de relever tous les défis ; ceux qui d’autre part, n’ont même plus à baisser les bras, dès lors qu’ils ont renoncé à l’usage de leurs bras. De vrais manchots. Non du fait d’un accident. Mais plutôt du fait d’une ignorance grave : ne pas savoir ou ne plus savoir faire quelque chose de ses bras.
« Il n’y a pas de couleurs, il n’y a pas de Noirs, il n’y a pas de Blancs, il n’y a pas de pauvres, il n’y a pas de riches, il n’y a pas de jeunes, il n’y a pas de vieux, il n’y a que des actes ; il n’y a que des hommes qui posent des actes ; et je voudrais nous inviter à agir. Agissons, posons des actes positifs pour changer notre société, et l’histoire retiendra que nous avons existé. »
Nous venons de citer Alain Capo chichi qui pose et tient là la philosophie qui est à la base de son engagement. La couleur de la peau n’est pas déterminante dans les résultats qui sanctionnent nos diverses entreprises. La belle preuve : Obama est arrivé ! Le monde n’est pas figé dans une structure immuable qui fonctionnerait comme un système d’apartheid, en maintenant une frontière intangible entre les nantis et les déshérités. En pays pauvres, il y a des individus riches qui ne sont pas pour autant, contrairement à une rengaine misérabiliste connue, des voleurs. Tout comme il y a de grands pauvres dans des pays riches. Ils ne font pas semblants d’être pauvres. Ils le sont !
En définitive, nous sommes ce que nous pensons. Tout dépend des pensées que nous entretenons dans notre esprit. Mais tout n’arrive qu’avec ce que nous faisons de nos pensées sur le terrain concret de l’action. Voilà résumer la philosophie dont s’auréole la trentaine d’années d’existence d’un jeune homme d’exception. A 13 ans, il a monté un projet pour un investissement initial de 0 franc, mais avec un gain de 200 000 francs Cfa. Il est le fondateur d’une structure de formation, le projet CERCO, qui emploie plus de 1000 personnes. En 2005, il est admis au TOYP parmi les 10 jeunes les plus remarquables au monde, à l’instar de prestigieux prédécesseurs comme John Kennedy, Bill Clinton, Elvis Presley.
En cette période de crise profonde qui secoue la société béninoise tout entière, nous pouvons tenir pour une chance de compter parmi nous, avec Alain Capo chichi, un bel exemple de succès. Nous croyons en la force de contagion des bons exemples.
Jérôme Carlos
La chronique du jour du 15 juin 2009

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