Annulation des débats sur l’affaire-Padme sur une chaîne de télévision

L’avocat de René Azocli parle d’un montage politique

L’avocat de l’ancien directeur de Padme, Luc Martin Hounkanrin, était dans tous ses états hier. Il dénonce un coup monté contre lui pour empêcher la manifestation de la vérité dans le dossier-Padme.

Ce faisant, il y voit des menaces sur les libertés d’opinion et d’expression à l’ère du président Boni Yayi. De quoi s’agit-il en réalité ? Me Hounkanrin était hier l’invité d’une émission très suivie tous les dimanches d’une chaîne de télévision privée de la place. Informé à l’avance, il avait déjà pris ses dispositions pour venir expliquer les tenants et aboutissants de l’affaire-Padme à l’opinion publique nationale et internationale. C’est à quelques minutes du démarrage de l’émission qu’on l’informe qu’il ne pourra plus intervenir, parce que ce débat sur l’affaire-Padme a été annulé pour des raisons indépendantes de la volonté de ladite chaîne de télévision.

Des investigations ont été menées. Elles ont révélé que l’ordre du blocage du passage de cet avocat est venu du sommet. Mais de quel sommet ? On n’a pas besoin d’être un magicien pour le savoir. Depuis 2006, les Béninois assistent au monopole des débats par le pouvoir en place. On ne veut pas de la contradiction. Ce qui constitue une grave menace sur la démocratie béninoise acquise sur de hautes à la conférence nationale de février 1990. Sinon, on aurait pu laisser Me Luc Martin Hounkanrin dire ce qu’il pense, même si l’on n’est pas d’accord avec lui. « Je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis, mais je me battrai pour tu aies le droit de le dire », dixit Saint Exépury. On doit respecter le droit à la différence. C’est l’un des principes cardinaux de l’Etat de droit.

Jules Yaovi Maoussi

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