Les Ecureuils gagnent sans convaincre
Les Ecureuils viennent de se remettre dans la course pour les éliminatoires Can/mondial 2010, en battant le Soudan par un but à zéro, à l’issue d’un match pas trop convaincant.
Une victoire à l’arraché. Sur le score étriqué d’un but à zéro, le onze national a réussi, tant bien que mal à venir à bout des Crocodiles du Nil du Soudan ; s’octroyant ainsi ses trois premiers points dans le cadre des éliminatoires Can/Mondial 2010. En dépit de cette précieuse victoire, les Ecureuils ont laissé des milliers de Béninois sur leur faim. N’ayant pas retrouvé face aux Soudanais l’équipe homogène, combative et pleine d’initiative qui a f ait jeu égal face aux black stars du Ghana il y a quelques mois à Accra. Une situation plutôt paradoxale, car les Ecureuils étaient pourtant presque au grand complet face au Soudan.
Le manque de lucidité et de constance des Ecureuils du Bénin a plusieurs explications. La première est liée à la défense. Si au niveau de la défense centrale, le problème ne se pose pas vraiment, du côté des deux latéraux, l’équipe a d’énormes difficultés. On imagine donc le souci du coach, Michel Dussuyer, qui se contraint alors à y colmater les brèches. Hier, il a dû recourir au polyvalent Romuald Boco, sur le flanc droit et à Johnson Glèlè du côté gauche qui a remplacé Anicet Adjamonsi, sous la menace de deux cartons jaunes. Mais cette solution palliative ne donne pas entière satisfaction. Le Bénin reste toujours dans le besoin de latéraux de métier, pour s’assurer d’avoir une bonne défense. Romuald Boco a beau montrer toute sa bonne volonté, il reste qu’il n’était pas dans son rôle. Il n’arrive presque pas à faire des montées à grandes enjambées pour nourrir Sèssègnon et revenir sur ses pas. A plusieurs reprises, il s’est retrouvé à plusieurs mètres des attaquants soudanais qui n’attendaient qu’une bonne balle pour mettre la balle au fond des filets. On ne saurait le condamner pour autant, car ce n’est pas son poste de prédilection. En revanche, Glèlè a pris des initiatives dans ce sens, mais sans beaucoup de conviction.
La seconde explication à la contre-performance du onze national, c’est bien les avants-centres. Hier, Michael Poté, en qui on croyait avoir trouvé l’oiseau rare pour remplacer Abou Maiga a été méconnaissable. Autrement, avec Razack Omotoyossi, il est censé former une bonne paire pour l’attaque béninoise. Michel Dussuyer doit-il commencer par lui chercher un remplaçant plus constant ? Nouhoum Kobena serait-il son meilleur concurrent ?
L’entraîneur des Ecureuils a également des soucis à se faire en milieu de terrain. Jusque là, Stéphane Sèssègnon et Seidath Tchomogo ont le plus satisfait face aux Soudanais. Jocelyn Ahouéya, malgré tout le bien qu’on pense de lui, continue d’avoir un jeu décousu, avec de nombreuses passes à l’adversaire. Quant à Mouri Ogounbiyi, il brille un jour et devient absent le lendemain. La rencontre d’hier a montré un milieu de terrain qui n’a pas été en mesure de prendre la direction des opérations, au point qu’il s’est trop souvent laissé piéger par la partie soudanaise. Cette faiblesse a été corroborée par les défaillances déjà notées au niveau des latéraux.
En somme, Michel Dussuyer fait avec les joueurs dont il dispose. Les joueurs qu’il a alignés hier répondent parfaitement à cette logique. Il est donc conscient des faiblesses de son équipe. On comprend qu’il passe le plus clair de son temps à parcourir l’Europe à la recherche de nouveaux joueurs. Mais la question qu’il faut se pose maintenant est celle de savoir pourquoi les Ecureuils on eu un rendement mauvais hier qu’à Accra, alors que cette fois-ci ils étaient en effectif plus complet ?
Alain C. Assogba


