Gestion de la crise financière dans l’Uemoa

La Bceao au secours des Etats

La banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest a procédé à une baisse de ses taux directeurs et des coefficients de réserve. Ceci, dans le but d’apporter de l’oxygène à l’économie de l’espace Umoa et d’y relancer la croissance. L’annonce de ces mesures a été faite hier par le gouverneur de la Bceao, Philippe Henri Dacouri-Tabley lors d’une vidéo conférence à travers les huit pays de l’Umoa.

Lesdites mesures découlent de l’analyse de l’évolution récente de la situation économique et financière des Etats de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa). En effet, avec la crise économique qui frappe le monde depuis un an, dira le M. Dacouri-Tabley, il est observé une dégradation des perspectives de croissance économique et une chute du taux de croissance qui passera de 4,7% à 3,5. On note également un  ralentissement de l’expansion des crédits à l’économie et de la liquidité. C’est donc pour faire face à cette situation qui risque, si elle perdurait, de mettre  à mal l’économie de l’espace Umoa, que la banque centrale a décidé de baisser d’un demi point les taux directeurs et ramener le taux de la pension de 4,7% à 4, 25%.  Ce que confirme le gouvernement en estimant que « la baisse des taux directeurs vise à ramener les banques à réduire les taux d’intérêts débiteurs de manière à rendre le crédit moins cher, au profit de l’ensemble des opérateurs économiques, des ménages et des entreprises ». En baissant également les coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques du Bénin, du Mali, du Niger et du Sénégal, c’est pour augmenter la capacité d’offre de crédits à travers une plus grande libéralisation ressources de trésorerie. Ce qui concourt aussi à juguler la crise et a, à long terme, contribué à une harmonisation des coefficients des réserves applicables aux banques.

Le gouverneur de la Bceao a par ailleurs décliné certaines mesures prises dès l’apparition de la crise économique mondiale. Il s’agit par exemple de la mise sur pied d’une cellule de veille qui est chargée d’évaluer les risques encourus  par le système bancaire et l’incidence sur la situation économique. Des opérations d’adjudication d’injection de liquidités ont été menées. Un compartiment a été activé sur le marché monétaire pour permettre aux banques d’accéder à des ressources de maturité plus longues. Les nouvelles mesures qui prennent effet à partir du 16 juin prochain sont donc le fruit d’un travail qui a commencé depuis bien longtemps.
Benoît Mètonou

Communiqué de la Bceao

La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a examiné l’évolution  récente de la conjoncture et les perspectives économiques, monétaires et financières de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
A cette occasion, elle s’est préoccupée de  la dégradation des perspectives de croissance économique dans les pays de  l’Union, dans un contexte de crise économique mondiale. Elle a également relevé un ralentissement du rythme d’expansion des crédits à l’économie et de la liquidité globale ainsi qu’une atténuation sensible des risques inflationnistes dans l’Umoa.
Dans le souci de stimuler la croissance et  d’accompagner les banques dans le financement des économies des pays de  l’Union, la Banque Centrale a décidé de baisser d’un demi (1/2) de point de pourcentage ses taux directeurs.
Le taux de la pension est ainsi ramené  de 4,75% à 4,25 % et le taux minimum de souscription aux opérations d’open market de  la Banque Centrale est maintenu à 100 points de base en dessous du taux de pension, soit à 3,25%. Le taux d’escompte est fixé à 6,25%, La baisse des taux directeurs devrait se répercuter sur les taux d’intérêt débiteurs des banques et contribuer à rendre le crédit moins cher, au profit singulièrement des ménages et des entreprises.
La Banque Centrale a, en outre, décidé ,d’abaisser les coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques du Bénin, du Mali,du Niger et du Sénégal.
L’Institut d’émission souhaite ainsi encourager l’offre de crédits sains, en atténuant les pressions sur la trésorerie des banques. La BCEAO poursuit, par la même occasion, ses actions en vue d’une harmonisation progressive des coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques dans les Etats membres de l’Union.
Les coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques sont désormais fixés comme suit:
– Bénin: 9,0% ;
– Burkina: 7,0% ;
– Côte d’Ivoire: 5,0% ;
– Guinée-Bissau: 3,0% ;
– Mali: 7,0% ;
– Niger: 7,0%;
– Sénégal:7,0% :
– Togo :3,O%.
Pour les établissements financiers distributeurs de crédits, le coefficient des réserves obligatoires demeure fixé à 5,0% dans tous les  Etats membres de l’Union.
Ces décisions prennent effet à compter du 16  juin 2009.

Fait à Dakar, le 9 juin 2009

 

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