Le service militaire a du plomb dans l’aile
La manifestation des appelés au service militaire pose la polémique de la survie de ce projet. Ce qui montre que la politique du gouvernement du président Boni Yayi est en train de connaître ses limites dans ce domaine.
Les appelés du service militaires d’intérêt national, la première promotion, sont mécontents. Ils l’ont fait savoir hier à travers un sit-in tenu sur la voie face du siège de la télévision Canal 3 Bénin à Cotonou. A en croire leur porte-parole, les promesses à eux faites par l’exécutif béninois, relatives aux avantages liés à leurs engagements à servir la nation béninoise à travers le service militaire d’intérêt national ne sont pas en train d’être respectées. Ces promesses concernent le mode de leur insertion dans la fonction publique à l’issue de leur formation militaire et de leur mission dans les écoles primaires et secondaires. Il s’agit, entre autres, d’un quota de 10% de leur effectif que le gouvernement a promis de réserver dans la fonction lors du recrutement des agents permanents de l’Etat. A travers leur sortie de ce mardi matin, ils exigent le respect sans délai des engagements du gouvernement.
Du plomb dans l’aile
Le cri de détresse des appelés au service d’intérêt national est sans nul doute les conséquences néfastes de la politique d’impréparation, d’improvisation, de cafouillage et de navigation à vue du gouvernement du président Boni Yayi. Ces jeunes qui étaient tranquilles chez eux ont été appelés à servir la nation. Des promesses faramineuses leur ont été faites pour les intéresser. Aujourd’hui, elles sont devenues de pures illusions. Ces jeunes gens vivent l’enfer. Ils sont dans des conditions de vie et de travail difficiles. Par exemple à l’école primaire publique maternelle de Djeffa dans la commune de Sèmè-Podji, ce sont les parents d’élèves qui cotisent de l’argent mensuellement pour aider les deux appelés au service militaire en charge des enfants. A Dangbo, certains d’entre eux sont obligés de recourir aux cours de maison pour survivre. Des exemples sont légion sur le terrain pour caricaturer leur misère. Pourquoi le régime du changement fait souffrir les jeunes pour rien ? La mauvaise gouvernance est la cause principale de ce crime.
On prend des décisions sans tenir compte de leur incidence financière. A l’allure où vont les choses, la situation de ces jeunes risque de s’empirer, parce que les caisses de l’Etat sont actuellement vides, au point que le gouvernement fait des acrobaties pour payer les salaires des fonctionnaires. Dès lors, la situation socio-économique du pays se complique pour le président Boni Yayi. A l’allure où les choses vont, ou semble tendre vers l’échec du service militaire d’intérêt national. Ce qui n’est pas à souhaiter.
Blaise Ahouansè