Ceux qui plombent le G4
Malgré le poids de l’expérience politique des membres et partis constituent le G4, ce regroupement peine à prendre son envol. Après analyse, on se rend compte que les pesanteurs ne sont pas externes au groupe, mais qu’il s’agit plutôt d’un certain nombre d’acteurs dont les comportements et actes ne favorisent pas son évolution.
C’est un euphémisme que de dire que malgré l’union affichée par les membres du G4 lors de la marche contre la politique sanitaire du régime en place, ce regroupement a du plomb dans l’aile. Cela se remarque d’autant plus qu’ils ont des difficultés pour mener des actions au rythme de leur adversaire. L’ego des uns étant aussi développé que celui des autres, chacun essaie toujours de s’attirer tous les retombés de leurs actions communes ou de se faire passer pour le meilleur. Résultat, ce n’est que par intermittence qu’ils interviennent dans les débats. D’autres facteurs qui empêchent le G4 de faire réellement le contrepoids au régime en place sont le manque de conviction, le manque de solidarité, la cupidité, qui caractérisent certains d’entre eux. En prenant les quatre composantes de ce groupe, on trouve en chacune d’elles des individus qui constituent des freins. Considérons d’abord la Renaissance du Bénin (Rb). Ce parti, depuis quelques temps, semble être assis entre deux chaises. Plus personne ne sait concrètement la position qu’il occupe sur l’échiquier politique national. Quand bien même on a vu Léhady Soglo aux côtés de ses alliés lors de la marche dernière. Certains agissements, surtout des députés Epiphane Quenum et Justine Chodaton ne constituent pas des gages de stabilité du groupe. En prenant le contre-pied des choix du parti pour aller s’allier au camp du pouvoir, ils empêchent la Rb de mériter la place de leader qui est la sienne au sein du G4. C’est pourquoi, pour que le parti des Soglo pèse réellement de son poids dans ce creuset politique, il lui faudra faire régner la discipline de groupe au niveau de ses militants.
Quid du Prd, du Psd et du Madep.
Le Prd a également un maillon faible dans ses rangs. Il s’agit principalement du député Augustin Ahouanvoébla. Il pèse sur lui depuis un certain temps, des soupçons de revirement. Quand bien même il a apporté un démenti formel, il se fait qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Le Psd de Bruno Amoussou n’est pas épargné. Car, au nom d’Augustin Ahouanvoébla, il était associé celui de Jean-Baptiste Edayé. En clair, c’est ensemble qu’ils devraient rejoindre le camp présidentiel. Avec un tel soupçon, est-il encore possible de faire confiance à ces députés ? Le Madep de Séfou Fagbohoun est de loin le parti qui affaiblit la coalition G4.
En effet, ce parti a, depuis le 22 octobre 2008, deux représentants au gouvernement. Malgré les multiples interpellations des uns et des autres, Kint Aguia et François Abiola n’ont pu être exclus jusqu’à présent. Ces derniers ont régulièrement affirmé qu’ils avaient le soutien de leur président, Séfou Fagbohoun. Cette situation, n’apporte rien à la consolidation du groupe et chaque parti devrait se pencher sur la situation en son sein. Sans quoi, l’atteinte de leur objectif est d’avance hypothéquée.
Benoît Mètonou