Que sont devenus l’affaire Lawal et les audits?

(Lutte contre la corruption)
A l’heure où la fraude douanière est une nouvelle fois au devant de la scène, où on indexe à tout vent des sociétés, on ne peut s’empêcher  de se souvenir de ce qui a été appelé en son temps l’affaire Lawal, et dont on ignore la suite à nos jours. Mieux, les résultats de la vague d’audits commandités par le régime actuel dès son installation, se laissent désirer. D’où l’interrogation de savoir le sort que le gouvernement du président Boni Yayi leur réserve.

Au lendemain des législatives de 2007, c’est avec joie que le peuple béninois apprenait que le gouvernement a démantelé un réseau de fraude à la douane du port de Cotonou. Et le grand bénéficiaire de ce système parallèle est l’homme d’affaires Daouda Lawal. Il fut astreint à payer des redevances à l’Etat béninois pendant que ceux qui ont été identifiés comme ses complices, le Colonel Marcellin Zannou et le directeur général de la douane d’alors, Charles Adékambi, furent relevés de leurs fonctions. Pendant que l’affaire battait son plein, l’opérateur économique épinglé a payé une part de l’amende à lui imputée. Et depuis lors, le peuple béninois ne sait plus rien de ce dossier que le gouvernement avait brandi en son temps comme une médaille d’or décrochée dans sa guerre contre la corruption. Ce qu’on sait par contre, c’est que Daouda Lawal s’est plutôt illustré dans l’organisation des séances de prières dans les mosquées des quatre coins du Bénin en faveur du chef de l’Etat. Des bœufs ont été immolés afin que Allah le miséricordieux puisse bénir le mandat de celui qui lui a fermé les circuits d’une certaine « prospérité » de ses affaires. Belle et heureuse initiative ! Résultat, la ferveur et l’ardeur du gouvernement à faire rendre gorge les pilleurs de l’économie sont apparemment éteintes. Du moins à son encontre. Et pourtant,  on sait que cet homme d’affaires, s’il n’est pas politicien, a tout au moins des affinités avec le président d’in des groupes qui donne le tournis au président Boni Yayi depuis bientôt deux ans. D’ailleurs, certaines sources  ont avancé que l’homme d’affaires aurait été le principal artisan du ralliement au camp présidentiel de l’honorable Gbadamassi. Dès lors,  on se demande si c’est désormais en contrepartie que de telles actions sont menées de sa part.

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Depuis quelques jours, un certain nombre de sociétés ont été citées par le gouvernement comme étant impliquées dans des fraudes douanières. Alors, on se demande ce à quoi cela sert, si le gouvernement doit ouvrir de pareils dossiers  et ensuite ne plus leur donner une suite au vu et au su du peuple béninois dont on prétend sauver les intérêts. La preuve, il existe une pile d’audits dont les Béninois attendent vainement les échos depuis trois ans. Une première partie des résultats de ces audits publiés, avait donné naissance  à de multiples contestations. La suite est aussi lettre morte. Beaucoup note que la lutte contre la corruption est une lutte ciblée seulement envers les opposants. Puisque voilà des dossiers  qu’on a agité en son temps et qui apparaissent aujourd’hui comme étant des dossiers classés top secret. Est-ce bien le cas ? Au gouvernement de prouver le contraire.

Benoît Mètonou

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