Création du Mouvement « Gbénonkpo » à Sèmè-Podji

Une stratégie pour distraire Yayi

Le transhumant maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan, a porté sur les fonts baptismaux, samedi dernier dans sa localité, le Mouvement « Gbénonkpo ». Une stratégie pour distraire le chef de l’Etat, afin de lui cacher son impopularité.

 

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Le Mouvement « Gbénonkpo » de Mathias Gbèdan a vu le jour, après plusieurs semaines de tractations dans les coulisses. Certains caciques des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) étaient ce samedi à la maison du peuple de Sèmè-Podji pour assister à cet événement. Mais, le Mouvement, aussitôt créé, rencontre des difficultés. Dans un premier temps, il faut noter l’absence très remarquable de plusieurs ténors de la mouvance originaires de Sèmè-Podji. Ceux qu’on connaît comme vrais défenseurs du président Boni Yayi et adversaires farouches du Parti du renouveau démocratique (Prd) n’étaient pas sur les lieux. Ils ont boudé la rencontre. Dominique Noumagnan  et consorts ont brillé par leur absence. N’eût été la présence de certains éléments du palais de la République qui ont l’obligation d’être aux côtés de Mathias Gbèdan, la création de cette association aurait été un fiasco total. Pourquoi une telle attitude de la majorité présidentielle locale de Sèmè-Podji ? Selon eux, le maire Gbèdan veut se prendre comme leader de la mouvance dans la localité, alors qu’il a été repêché à la faveur des tractations lors de l’installation du conseil communal de Sèmè-Podji qui a consacré son sacre à la tête de la mairie. Donc, beaucoup n’acceptent pas que ce dernier soit l’homme de main du président Boni Yayi pour les conduire aux prochaines consultations électorales au Bénin. Plusieurs caciques du pouvoir en place se disent prêts à enterrer vivants M. Gbèdan et sa structure politique. C’est dire que le Mouvement « Gbénonkpo » est créé dans une division criarde au sein de la majorité présidentielle. En dehors de cela, il y a l’indifférence totale des populations de Sèmè-Podji. C’était comme un décès qui les a frappées. Les quelques-uns qui étaient allés sur les lieux, de leur retour, étaient hués par les populations. Les fils de la localité ne portent pas leur maire dans leur cœur. Ils ont toujours en mémoire sa triste gestion des ressources de leur commune pendant sa première mandature et ses écarts de langage. Ils cherchent par tous  les moyens à lui infliger la sanction nécessaire.

Malgré, toutes ces opérations de charme, les populations restent égales à elles-mêmes. Pour preuve, l’opposition a obtenu 26 chefs de village sur 38 à Sèmè-Podji. Il se voit clairement que le mouvement « Gbénonkpo » est loin de combler les attentes de la mouvance, en général, et du chef de l’Etat, en particulier. L’ambition de Mathias Gbèdan de montrer au président de la République qu’il est une force s’est effritée. L’oiseau rare qu’il faut pour déraciner le Parti du renouveau démocratique à Sèmè-Podji n’est pas encore trouvé.

Jules Yaovi Maoussi

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