La révolte de l’Union Africaine :

L’U.A.  se rebelle contre le conseil de sécurité de l’ONU et la CPI

L'Union africaine réunie en sommet pour la première fois depuis que la CPI (Cour Pénale Internationale ) a délivré un mandat d’arrêt au mois de mars contre le Président soudanais, accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerres  dans le conflit du Darfour, a décidée de suspendre sa coopération avec la CPI.

Cette fin de non recevoir à la CPI et au Conseil de Sécurité de l’ONU, c’est ni plus ni moins d’une rébellion qu’il s’agit. Et c’est bien la première fois que la – autrefois – couarde Union Africaine montre ses muscles. On en vient presque à regretter tous les dossiers épineux et vitaux  de souveraineté qui ont filé sans coup férir entre les mains de nos braves héros de dirigeants et à celles de cette même Union Africaine devenue l’espace d’un show de cirque à Syrte, un éléphant de spectacle de mauvais goût pour tout les démocrates bon teint du monde. Les morts et les atrocités commise sur les populations civiles du Darfour, de l’Ouganda, de la République Démocratique du Congo, de la Centrafrique, du Libéria etc…Tous ses crimes, atrocités et morts ont-ils été inventé ? Les victimes ne méritent t’elles pas justice ? 

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L’Afrique toujours le mouton noir.

Qui en Afrique ne connaît pas la loi de l’impunité, la corruption dans les milieux judiciaires et les arbitraires de toute sorte qui sont autant d’éléments qui engendrent la frustration des victimes et simples justiciables, souvent désemparés devant l’engorgement des tribunaux, l’absence d’équité et de transparence? Et comment nous en prévenir à l’avenir si nos dirigeants décident entre eux – de protéger leurs pairs impliqués – et de s’octroyer une piste supplémentaire d’amnistie à l’heure où la justice se veut elle universelle? Est-ce à penser que l’Afrique regorge t’elle de génocidaires intouchables qu’il faut soustraire à la justice internationale et universelle ? Tout le monde connaît désormais l’Affaire de l’inculpation d’Omar El-Béchir . Tout le monde sait comment le ténébreux argentin, procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo – en quête d’une posture de méga star internationale -, pressé de remplir son curriculum vitae de grandes références s’acharnent avec dextérité à fouiller dans les placards des dirigeants et responsables politiques africains comme si les victimes des autres continents ne méritaient pas elles aussi la  grande justice internationale soudoyée par l’Oncle Sam.

Deux poids deux mesures

Luis Moreno-Ocampo qui a pris ses fonctions de Procureur de la CPI à La Haye  depuis six ans alors que la CPI ne comptait que 80 Etats a vu s’élargir le cercle des adhérents au traité de Rome. Cet ancien procureur adjoint grand admirateur et défenseur de Maradona  s'est distingué dans son pays d'origine, l'Argentine, en 1985 aux procès des militaires accusés d'être responsables des sept années de « guerre sale » (1976-1983) au cours desquelles des milliers de civils, considérés comme des dissidents, ont disparu. Il fut aussi le créateur d’une ONG  dans son pays qui avait vocation à contrôler la justice et la transparence des relations entre les hommes d’affaires et les hommes de loi et de justice. D’où sa fâcheuse manie à se comporter avec l’Afrique comme si elle était un petit conglomérat de PME/PMI dont il pourrait sanctionner et démettre les dirigeants à sa guise.
 Ces indéfendables du continent africain tel que  Charles Taylor, Jean-Pierre Bemba, Omar El-Béchir, Mugabé et bien d’autres tapis dans l’ombre ou en gestation ne rivalisaient t’ils pas d’ingéniosité morbide et macabre avec leurs pairs et sanguino-homologues d’Amérique du Sud, d’Asie, d’Europe, du proche et moyen-Orient, parfois à équivalence de crimes et d’atrocités ? Moreno-Ocampo estime t’il qu’après l’épopée de la « guerre sale » de 1976 à 1983 dans son pays, tout est aujourd’hui parfait en Argentine et sur le continent sud américain ?
Allons cher Monsieur Moreno-Ocampo, combien déjà de candidat-potentats pour l’Afrique. Et combien pour l’ensemble des autres continents ? La question se passe de réponse.
Est-ce parce que les Etats africains ont massivement adhéré – trente sur la cinquantaine  que comporte le continent – aux statuts de Rome qu’ils trouvent  facilement tant de grâce auprès de votre juridiction ? Une morale judéo-chrétienne refuse qu’on compare la souffrance des peuples, des gens ; celle des uns à celle des autres. Mais en tant que grand spécialiste de la justice mondiale, nettoyeur d’écurie d’augias et carburé par les pétrodollars des grandes  puissances occidentales telle que les USA – qui n’ont même pas adhéré aux statuts – et la Grande-Bretagne pour ne citer que ses deux , ne pense t’il  pas Moreno-Ocampo que d’autres peuples que ceux d’Afrique méritent aussi d’être débarrassé de criminels ou d’actes d’atrocité , à proportion égale ou parfois plus que les fruits de ses investigations en Afrique ? Je pense aux peuples meurtris libanais, syrien, palestinien, vénézuélien et autres d’Amérique centrale ou du sud ; et aux peuples birman, nord-coréen, tibétins ou autres d’Asie ou même de la Chine. A propos de la Chine, l’histoire nous fais retenir qu’elle a toujours choisi à son rythme et à son goût sa « mondialisation » et que personne n’a jamais réussi à lui imposer quoique ce soit. C’est la nuance, et peut-être aussi la différence. Car aujourd’hui 30 pays africains ont adhéré aux statuts de la CPI et restent dans l'obligation d'arrêter Omar El-Béchir s'il pénètre sur leur territoire et cette injonction a été faite à eux par le Conseil de sécurité de l’ONU et la CPI conformément aux dispositions de l’article 98 du traité de Rome. Certains – pays – ont encore ratifié et signé sans avoir bien compris de quoi il retourne. Ou bien ils ont décidé eux aussi de se foutre des grands – joli coup médiatique alors, comme en affectionne l’intrépide Colonel bédouin.

L’heure de gloire de Mouhamar Kadhafi

L'organisation panafricaine avec son président en exercice le Colonel Kadhafi – grand opposant à la CPI et à une justice occidentale universelle – a pris ce vendredi 3 juillet 2009, après avoir en vain demandé l'ajournement de l'inculpation du président soudanais pour crimes de guerre dans le conflit du Darfour, une décision historique. Mais pour combien de temps ? Les semaines à venir et surtout la réaction du conseil de sécurité de l’ONU, sans oublier les pressions, chantages et manœuvres de division des anciennes puissances coloniales et bloc d’intégration économique dominant et corrupteur, nous édifieront et nous aidera à mesurer la capacité de résistance de l’organisation panafricaine, sa cohésion et sa nouvelle carapace de « gros dur international ». En attendant, rappelons tout de même que la CPI c’est actuellement 109(Cent neuf) Etats  dont près du tiers pour l’Afrique. C’est 18 juges dont 5 sont africains. La CPI est un tribunal de dernier recours qui procède uniquement quand les systèmes judiciaires nationaux sont réticents, ou incapables d'agir !!!
 La CPI reflète la demande universelle pour un tribunal qui soit en mesure de punir les auteurs des crimes les plus graves, et de dissuader d'autres de les commettre. A travers cette décision de suspension de coopération de l’UA. Peut-on avoir la faiblesse d’esprit de croire que, peut-être, de futurs auteurs de crimes les plus graves ont  en toute conscience décidé ce vendredi 3 juillet 2009 de protéger sciemment un vrai criminel et auteur d’abomination et de crime contre l’humanité en la personne d’Omar El-Béchir ? Doit-on juste interpréter cette décision comme une réaction d’orgueil face aux nombreuses tribulations de l’irritable procureur Moreno-Ocampo ? Vivement que les « parrains » de Moreno-Ocampo l’invite à changer de méthode et de cap. Un petit tour en Asie, Amérique, proche et moyen-Orient et ensuite en Europe(surtout en ex-Yougoslavie) avant de revenir en Afrique ne peut lui faire que le plus grand bien – à défaut de pouvoir coordonner simultanément ses actions et investigations sur tout l’espace justiciable de la CPI.
 Sincèrement, je pense qu’une autre décision plus élégante que celle prise par l’U A  aurait pu être prise. Car un despote sanguinaire de la trempe d’Omar El-Béchir qui a cherché à instaurer, au bénéfice d’une forte répression, la loi islamique dans tout le Soudan – sujet des décennies durant à une violente guerre confessionnelle – qui a été heureusement combattu jusqu’à l’extrême par feu John Garang et ses troupes ;  El-Béchir grand dictateur devant l’Eternel qui a continué à massacrer, au Darfour (Sud –Soudan) région peuplée de population animistes et chrétiennes, les populations civiles.

Cet enfant crève-cœur de l’Afrique ne mérite pas autant de solidarité et de compromission au nom de tout les peuples d’Afrique. Et même lorsqu’on a, en réalité, un autre message à faire passer à la communauté internationale, souvent il faut savoir raison gardée, il faut savoir se démarquer dans de pareilles circonstances, c’est ce qu’on attendait de la part de l’UA. Les démocrates du continent doivent demander des comptes à leurs gouvernants qui ont pris une très grave décision d’approbation de nombreux et odieux crimes commis par et au nom d’El-Béchir. Vraiment il le faut, vivement un sursaut démocratique.

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Par Guillaume ADOUVI – 4 juillet 2009
SIKA Info

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