OBAMA face à ses frères : YES WE FAIL.

B. ObamaEn fait c'est l'Afrique qui doit prendre ses responsabilités

Barack Obama, l'une des plus grandes fiertés de l'une des races les plus banalisées de l'humanité, était attendu par des milliers d'admirateurs à l'aéroport d'Accra, ce 10 juillet 2009.

Ce n'est pas tant le fait qu'il adresse, par là, un message de reconnaissance de la réussite ghanéenne sur le plan de la vision économique et de la gouvernance qui lui vaut cette trop grande admiration, mais plutôt sa réussite personnelle, saluée dans sur toute la planète, qui offre des raisons de croire, à tout pestiféré de ce monde qui sait travailler honnêtement et se mettre en valeur.

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Qui ne rêve pas de l'accueillir sur son sol, cet OBAMA, ce phénomène de notre temps, qui nous aura fait croire jusqu'au bout et nous aura fait admettre que, là où il a de la volonté il y a toujours la possibilité de croire à la réussite.

Croire, la gueule ouverte, ne suffira pas.
Mais que dit il au GHANA, aujourd'hui, que l'Afrique n'avait encore jamais entendu ?
C'est quoi la démocratie comptée aux africains ?
C'est pourquoi le chemin de cette rédemption à laquelle il convie tout un continent sera une terrible épreuve pour les peuples.
Le Ghana qui a réussi à faire sa mue vers des objectifs très louables de développement, en plaçant l'homme au centre de sa politique, mérite que cet homme, qui dit être probablement
aussi bien informé sur l'histoire et les problèmes actuels de l'Afrique que tous ses
prédécesseur à la maison blanche, se permette d'alerter les chefs d'Etat africains, du haut d'une telle tribune.

Sur le plan économique, bien que ce pays de la côte ouest du continent accuse encore un retard, étant donné qu'au moment où il accédait à l'indépendance en 1957, il était au même niveau de sous-développement que tous ces pays qui le dépassent, de très loin, aujourd'hui, comme la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan etc… il faut tout de même admettre qu'aujourd'hui il est déjà globalement sur la bonne voie,.

Deuxième producteur mondial de cacao, le pays est devenu l'un des plus importants producteurs d'or sur le continent.
Mais davantage que ses ressources minières et énergétiques, ce pays de 21 millions d'habitants recèle un important gisement pétrolier. Le pays disposerait d'un fort potentiel dans ce domaine et les perspectives d'autres découvertes font rêver
Malgré une inflation galopante et un fort déficit budgétaire, le GHANA est riche de ce que le politologue américain Joseph Nye appelle les ressources intangibles du pouvoir, à savoir la culture démocratique et la stabilité des institutions, sans lesquelles toute gestion rationnelle des ressources matérielles risque d'être obérée.
C'est ce que le Président OBAMA suggère à travers son message d'accra, aux mauvais élèves de la classe, à savoir « Ceux qui veulent prendre le pouvoir par la corruption et la répression de la dissidence, qui seraient, d'après lui, du mauvais côté de l'Histoire »
BAMA qui arrive du G8 où il a pu plaider pour que le fonds de lutte contre la faim dans le monde, principalement destiné à l'Afrique, passe de 15 à 20 milliards de dollars sur trois ans, n'a pas eu l'intention de venir servir aux africains un discours pour rien, comme on en a toujours connu dans le passé.
Car c'est désormais une évidence, pour cet ancien avocat très avisé, que ce ne sont pas les prouesses en termes de doublement des enveloppes financières qui contribueraient à changer le visage de l'Afrique, du jour au lendemain, ni même, d'ailleurs, la politique américaine sur le continent qui, pour efficace et exemplaire qu'elle avait toujours voulu être, peine à atteindre les niveaux d'efficacité souhaités.
 – MAMANDOU TANDJA se complait et persiste aujourd'hui dans un jeu très dangereux, qui cache une fraude à la conscience de ses concitoyens qui, pour l'heure, ne sont pas vraiment dupes, mais pourraient être les premiers perdants, sur de nombreuses années, puisqu'il aura donné l'impression que tout se change, toute chose qui porte en germes les ingrédients des reculs démocratiques et des conflits qu'on déplore sur le continent.
 – Près de nous, les récents tiraillements béninois avec le MCA, qui ne s'expliquent pas, du reste, sont encore là pour nous rappeler que la surdité manoeuvrière des autorités, lorsqu'elle les pousse à s'intéresser, sous de faux arguments de souveraineté, à des intérêts vitaux de notre développement, portés par des institutions étrangères, finissent par porter de sérieux coups à la confiance des donateurs et aux voies du progrès
 – 300.000 morts estimés au DARFOUR par l'ONU et, si l'on n'est pas chef d'Etat, avec la conscience qu'on imagine, qui pourrait s'opposer à ce que EL-BECHIR réponde de ses chefs d'accusation devant un tribunal, quel qu'il soit ?
L'Egypte qui oeuvre à la préservation des intérêts stratégiques pour la paix, dans cette affaire, n'a pas le passé et les arguments de probité politique nécessaires pour donner une lisibilité à sa démarche.
Le GHANA, il est vrai, a franchi des pas importants dans la lutte contre la corruption, le pays est classé dans le peloton de tête des pays les moins corrompus sur le continent par Transparency International et ne figure pas dans le box des pays dont les dirigeants se manifestent par un comportement pervers mais que fait-il, par ailleurs, pour sauvegarder cette image dans les grandes messes continentales ?
C'est plutôt de cette manière que l'Afrique cherche à exister. Il arrive souvent à ses chefs de prendre ses responsabilités mais souvent dans le sens de ces connivences qui entretiennent une grande confusion dans leurs manières d'être respectives.
C'est dire si le chemin sera long et ardu !
Il paraît que IDRISS DEBY serait favorable à ce que le président du SOUDAN soit jugé par la CPI et propose de collaborer avec la cour. C'est à notre avis, un non évènement si ce n'est pas Omar El-BECHIR, lui-même, qui serait tenté de le lui signifier et lui rappeler ses propres forfaitures à la tête de l'Etat Tchadien.
C'est dans ce sens que OBAMA est allé prévenir les autorités africaines, leur demandant de prendre leur responsabilité et d'être redevable vis avis de la performance de leur gouvernement.
Il pense, comme chacun peut l'imaginer, qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Les Africains, selon lui, ont à adopter des règles de bonne gouvernance, parce que "l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes". Il a signifié que le soutien américain au développement dépendrait de cette adhésion aux règles démocratiques.

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Le drame de l'Afrique continuera de se jouer si les peuples n'ont pas suffisamment de garde fous pour combattre les comportements antidémocratiques et les cas de détournements des ressources qui leurs appartiennent. Il sera toujours temps. Si ce ne sont pas le sempiternelles exhortations auxquelles les nôtres sont déjà très habitués, elles lui ressemblent bien. Nous prendrons le temps de constater

Désiré Houssou

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