POUVOIR D’ACHAT au BENIN, LE POUVOIR IMMAGINAIRE DU PAUVRE

Face à TOUTES CES AUGMENTATIONS des coûts de l’eau, de l’électricité  du pétrole, du gaz et  du téléphone, augmentations que nous sommes tentés de qualifier de réelles dérives, les seuls citoyens à qui se posent ces problèmes existentiels sont les couches vulnérables qui ont fini par se mettre à l’eau courante, à l’électricité, au gaz, au mobile, à la voiture etc.. Sans mesurer les conséquences sur les revenus.

Après tout, ce sont tous ceux qui finissent par rentrer dans le schéma qui intègre tous ces indices classiques permettant de déterminer, économiquement, sociologiquement et techniquement, le niveau de vie des habitants d’un pays.

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La performance d’une économie qui produit de la croissance s’appuie, en général, sur la vitalité de son tissu industriel et/ou commercial d’où elle tire sa force pour consolider les leviers du développement.

Si une économie produit continuellement de la croissance, comme c’est un peu le cas dans les nouvelles nations émergentes, il est souhaitable qu’elle le fasse ressentir sur la vie de ces citoyens.

En ce qui nous concerne au BENIN, Que produisons nous, quelle est l’importance des revenus que nous tirons de nos exportations et quel poids pour ce qui est des autres ressources que nous mobilisons en adaptant notre fiscalité à l’activité des ménages et aux nouveaux modes de production de richesses en interne ?
   
C’est la redistribution équitable et non égalitaire des fruits la croissance qui crée le pouvoir d’achat, en ce qu’il permet parallèlement d’accroître les revenus des familles pour les amener à mieux consommer, malgré l’augmentation récurrente des prix de revient des biens et des services.

Chacun apprécierait que nous n’en sommes pas encore là, au BENIN, et que ce que font les entreprises comme la SONAB et la SBEE, qui bénéficient par ailleurs de très fortes subventions de la part de l’Etat est tout simplement inadapté à la situation économique des ménages et devrait être qualifié de dérive inexcusable.

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Le dernier grand forum économique sur l’Afrique co organisé par la BAD, le centre de développement de l’OCDE et la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, à Paris, le 05 Juin 2009, nous aura fait croire, encore une fois, à la très grande performance des économies africaines subsahariennes.
SOULE MAMA LAWANI qui assistait, ce jour là, à l’une de ses dernières réunions au titre de sa qualité de ministre des finances soutenait lui aussi que notre pays pouvait encore se prévaloir d’un taux de 2,8% cette année, ce qui, d’après lui, serait bien en deçà des résultats et des prévisions de l’année précédente. Mais à quoi sert cette croissance au fond ?

Dans nos pays, il ne suffit pas de disposer d’une fiche de paie, de toucher un salaire, parlant grosso modo d’un revenu, d’en tirer l’essentiel pour ses subsides et tout le reste, pour croire qu’on a déjà conquis une place dans la société et vaincu la pauvreté.

Nombreux sont ceux qui empruntent de l’argent tous les mois, ou disposent d’un petit carnet chez le grossiste ou leur épicier attitré, à l’insu de la famille, et vivent continuellement dans l’espoir de trouver un jour la « combine » pour y arriver.

Lorsque ces personnes ont fait leurs comptes, d’un mois à l’autre, et constaté qu’ils ont toujours du mal à surmonter cette trop grande vulnérabilité liée aux exigences de tous ces besoins à satisfaire, Il y a lieu de conclure que tous ces gens, ne parlons pas de ceux qui sont au chômage, font encore bien partie de ceux qui ne disposent toujours pas du minimum pour vivre.

Leur pouvoir d’achat, pour ceux qui prétendre en avoir, demeure toujours faible ou inexistant et nous ne devrons plus continuer à rêver que des économies aussi peu performantes et gangrenées par l’informel, comme les nôtres, pourraient, en réalité,  arriver à assurer des revenus équitables à tous,

Pendant ce temps, les prix ont beau augmenter, la crise a beau sévir, il y a ceux qui ne ressentent toujours rien.

Désiré Houssou

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