La part de vérité du cabinet du ministre de l’Urbanisme
Nous avions été, indignés et surpris par les informations mensongères et le sens tronqué de votre analyse au sujet de la réhabilitation de la ville d’Abomey et les marchés gré à gré. Sans aucune démarche professionnelle et d’investigation vous affirmez sans ambages que le Ministère de l’Urbanisme, de 1 ‘Habitat, de la Réforme Foncière et de la Lutte contre l’Erosion Côtière (MUHRFLEC), a mis en branle une mafia pour étouffer la vision du Chef de l’Etat de faire de la ville d’Abomey une cité moderne digne de la valeur des rois Guézo, Glèlè, Béhanzin et consorts.
A la lecture de l’article, nous nous sommes rendus compte que vos sources vous ont piégé dans l’objectif d’atteindre un but inavoué.
Sinon, comment pouvez vous nous assimiler sans aucun fondement, à des loups aux dents longues qui ont une vision autre que celle du président Boni Yayi. La raison qui fonde votre analyse biaisée est simple. Le Ministère de l’Urbanisme pour vous a commis le péché de signer la convention de gré à gré avec l’AGETUR telle que définie par le principal bailleur du projet qu’est la BOAD. En cela, le journaliste Georges Akpo signataire de l’article, y voit une autre affaire CEN-SAD et demande au Chef de l’Etat d’interpeller le ministre NOUDEGBESSI
En réalité de quoi s’agit-il ?
Pour atténuer les problèmes d’érosion des voies urbaines auxquels la ville d’Abomey est confrontée, le Gouvernement a initié un projet de pavage et d’assainissement de rues dans cette ville sur financement de la BOAD et du Budget National. Les objectifs principaux du projet consistent en l’amélioration substantielle de l’environnement urbain, de la situation sanitaire des zones concernées et de la circulation dans cette ville. L’accord de prêt N° 2008015/PR BN 2008 03 000 de ce projet entre la BOAD et le Bénin a été signé le 13 mai 2008. Conformément à l’Article III section 3.01 de l’accord de prêt, relatif aux modalités d’acquisition des biens services et travaux, il est fait obligation à l’emprunteur de signer une convention de gré à gré entre l’Etat Béninois et l’Agence d’Exécution des Travaux Urbains (AGETUR-SA) pour la Maîtrise d’Ouvrage Déléguée (MOD) du projet. Ce projet a un coût total estimé à 5.762.000.000 francs Cfa HT. Il est financé par la BOAD à hauteur de 4.000.000.000 francs Cfa HT, soit 69,43% du coût total du projet, le Budget National à hauteur de 1.745.000.000 francs Cfa HT soit 30,29% du coût total du projet et la Mairie d’Abomey à concurrence de 17.000.000 francs Cfa HT soit 0,28% du coût total du Projet. Le Ministère de l’Urbanisme représente le Gouvernement du Bénin en qualité de Maître d’Ouvrage du projet. On peut sans risque de se tromper affirmer que le Ministère de l’Urbanisme de par ses expériences acquises dans le passé dispose d’une expertise établie en matière d’initiation, de conduite et de négociation de projets de développement avec les partenaires techniques et financiers. En exemple, on peut citer les projets de développement avec les partenaires financiers tels que la Banque Mondiale (PGUD 1 et 2), l’Union Européenne (9ème Fed), la BOAD. S’agissant plus particulièrement de la BOAD, le ministère de l’urbanisme a dans le passé conçu et négocié avec succès le financement de plusieurs projets de pavage et d’assainissement des voies de certaines de nos villes. Il s’agit des projets de pavage et d’assainissement des voies des villes de Porto-Novo, Parakou et Djougou et plus récemment celles d’Abomey. Pour la mise en œuvre de tous ces quatre projets, le montage institutionnel reste le même avec la conduite des travaux en MOD.
A cet effet, le Gouvernement signe une convention de Maîtrise d’Ouvrage Délégué par procédure de gré à gré avec l’ AGETUR. Ensuite, le Ministère de l’Urbanisme est désigné comme Maître d’Ouvrage et son représentant est sa Direction en charge de l’urbanisme et de l’assainissement (cas des villes de Parakou et Djougou) ou par la Direction du programme spécial de réhabilitation pour les villes qui en disposent (cas des villes de Porto-Novo et d’Abomey). C’est la raison pour laquelle après la création de l’Agence pour la Réhabilitation de la Cité Historique d’Abomey (ARCHA), le MUHRFLEC a par lettre n° 0409/MUHRFLEC/DC/SGM/DGURF/DUA/SP-C du 23 juillet 2009 confié à l’ARCHA à l’image de Porto-Novo, la mission de la représentation du Maître d’Ouvrage. A travers ce développement, vous devez vous rendre compte non seulement de votre erreur d’analyse mais aussi comprendre que l’ ARCHA est une structure sous tutelle du MUHRFLEC. Mieux, la signature de la convention du MOD est du ressort du MUHRFLEC. L’ARCHA n’est donc pas une structure isolée que le MUHRFLEC tenterait de piéger. L’ ARCHA représente comme l’exige la pratique, le Maître d’Ouvrage qu’est son ministère de tutelle, dans l’exécution des travaux de pavage et d’assainissement des rues à Abomey. Ce faisant la mission de l’ARCHA est claire. Rien n’est donc à inventer et rien n’est mafieux dans ce sens.
Pour finir nous rassurons les populations qui rêvent de la réhabilitation de leur cité que les travaux appropriés démarreront à bonne date.
Pour le MUHRFLEC et P.O
Le Directeur Adjoint de
Cabinet
Didier SACRAMENTO
Note de la rédaction
Nous remercions le Directeur adjoint de cabinet du ministère de l’Urbanisme, de l’habitat, de la réforme foncière et de la lutte contre l’érosion côtière pour son droit de réponse. Aussi, nous prenons acte de son contenu, qui n’est autre que la part de vérité du ministère sur cette situation, pour le moins anormale, qui n’a certainement pas fini de nous révéler toutes ses facettes. En conséquence, notre journal se réserve le droit d’y revenir, les jours à venir, dans ses moindres détails et d’en révéler ses facettes jusque là cachées au grand public. En effet, La Nouvelle Tribune entend révéler au grand jour les preuves en béton à sa disposition, qui font la lumière sur les dessous de ce dossier, qui n’est pas loin d’être un nouveau scandale à l’ère du changement.
La Rédaction