Me Alao à propos de l’entretien du président Boni Yayi sur l’affaire Cen-sad

«J’ai vu un président plus en campagne que pour apaiser le peuple»

L’entretien que le chef de l’Etat, Boni Yayi a accordé aux chaînes de télévisison de l’Ortb et de Golfe, continue de susciter des réactions. Celle de Me Sadikou Alao, président du Gerddes-Afrique situe ici trois axes sur lesquels le président doit mettre l’accent afin de remettre la démocratie sur les rails.

L’intégralité de son intervention.

« Tout d’abord, on le remercie pour s’être adressé au peuple depuis le début de ces calamités constatées dans la gestion des ressources publiques. On ne s’attendait pas à ce qu’il vienne dire de manière aussi crue ce qui s’est passé.

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Mais au cours de cet entretien, j’ai vu un président beaucoup plus en campagne q’un président venu apaiser le peuple. Il faut également le félécité pour l’humilité avec laquelle il a demandé pardon aux Béninois. C’est bien qu’il accepte endosser la responsabilité. Mais, la tentative d’absoudre ceux qui ont trempé dans l’affaire Cen-sad juste pour apaiser les esprits est évidente. Or, il est toujours bien qu’on sache  ce qui s’est passé pour le rétablissement de la vérité et la manifestation de la justice. Dès maintenant, on va le prendre au mot sur trois volets.

Le premier volet est qu’il lui faut laisser les coudées franches aux structures de contre-pouvoir telles que la Cour constitutionnelle, la Cour Suprême, la Haac. Mais aussi à la presse publique comme privée et la société civile. Il faut qu’il permette aux débats démocratiques qui lui ont permis d’accéder au pouvoir, soit rétabli.

Le deuxième axe sur lequel on l’attend, est que tous les audits établis depuis la prise de pouvoir de Boni Yayi soient rendus publics. Il l’avait promis et il faut qu’il le fasse.par souci de crédibilité, il devrait commettre un audit indépendant de tous les investissements faits depuis trois ans pour taire les rumeurs. Car, il y a trop de bruits qui circulent sur les détournements et les malversations. Aussi, les audits de la Sbee et des autres sociétés , doivent-ils être publiés.

Le troisième point est la nécessite de dialogue dont il parle. Il est important qu’il parle à tout le monde. Mais, il devra surtout tenir compte de ce que les autres lui diront. Ce n’est pas que les politiciens de son bord qu’il doit écouter, pas plus que uniquement les opposants. La société civile aussi, mais pas celle qui lui est attachée seulement. Il faut qu’il écoute les autres membres de la société civile qu’il refuse de recevoir et prétextant qu’il ne les reconnaît pas. Alors qu’en réalité, c’est la crainte de la vérité que ces derniers lui diront qui l’emmène à ne pas les recevoir. Et si certaines choses sont aujourd’hui dans la rue, c’est parce que tant les politiciens, la société civile et même les institutions de contre-pouvoir, ne sont pas écoutés. Au lieu d’écouter seulement, les membres des Fcbe qui ne viennent que chercher leur pitance auprès de lui, il a beaucoup à gagner en écoutant les autres ».

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