Le maire de Porto-Novo et le préfet à couteaux tirés
Qui de la mairie ou de la direction de la réhabilitation de la ville de Porto-Novo gèrera les fonds destinés à soigner l’image de la ville dans la cadre des préparatifs du cinquantenaire de la fête de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale?
C’est en réalité la guerre froide qui oppose aujourd’hui le premier responsable de la ville de Porto-Novo Océni Moukaram, la direction de la réhabilitation de la ville et la préfecture de l’Ouémé-Plateau représentant en quelque sorte l’œil du gouvernement dans cette ville. C’est à l’issue de la dernière réunion tenue la semaine dernière à la préfecture de Porto-Novo entre tous les acteurs devant intervenir dans les préparatifs de ces festivités. Il s’agit notamment des représentants de la Direction de la réhabilitation de la ville de Porto-Novo, dont la présence effective ce jour là du conseiller spécial du chef de l’Etat chargé de la réhabilitation de Porto-Novo, le maire Océni Moukaram de Porto-Novo, le préfet de l’Ouémé-Plateau François Houessou, la direction du protocole d’Etat, les représentants de la commission nationale des manifestations officielles, les sages et notables de la ville ainsi que l’ensemble des membres de la conférence administrative. Il ressort de cette rencontre que d’énormes projets ont été identifiés par la mairie pour embellir d’avantage la ville, notamment la réfection d’infrastructure, la construction de voies, de villas de type présidentiel, la réhabilitation de sites touristiques et autres. Selon les informations recueillies de ces assises, tous ces projets coûteront au gouvernement plus de 4 milliards de FCFA.
Mais la gestion des fonds qui seront alloués à ces différents projets suscite déjà des polémiques et des mécontentements aussi bien du côté des représentants du gouvernement que de celui de la municipalité. D’aucuns pensent que la gestion de ces fonds reviendra systématiquement à la direction de la réhabilitation de la ville. Pour d’autres, c’est la Conamo qui sera chargée d’affecter ces fonds. Pour d’autres encore, les autorités municipales qui ont la maîtrise du terrain doivent être nécessairement associées à la gestion de ces fonds.
Par exemple, la mairie a entrepris depuis la veille des festivités du 1er août passé un nettoyage systématique des abords des voies. La place destinée autrefois aux festivités de l’indépendance avait été morcelée et vendue par les anciens responsables de la préfecture de Porto-Novo. Mais bien que certains détiennent des titres fonciers, le maire Océni Moukaram a décidé de les déguerpir et de les dédommager avant les festivités du cinquantenaire de la fête du 1er août à Porto-Novo. Donc, la mairie a besoin de ressources financières pour dédommager ces sinistrés par exemple.
Ismail Kèko