Transport inter-urbain

Cotonou-Bohicon : l’axe du pire

Le trajet entre  Cotonou   Bohicon a fini par devenir le pire des calvaires à tout usager de route qui l’emprunte. L’état de dégradation avancée de la voie s’ajoute  au trafic infernal des véhicules, toutes catégories confondues. L’axe du pire. Triste réalité.
Tout usager qui emprunte  désormais l’axe routier  Cotonou- Bohicon se pose une seule question : à quand  parvenir à destination et   dans quel état ? L’éternel  embouteillage   sur  la portion  Godomey-Akassato préoccupe moins, car il y a pire  devant. A partir  d’Allada et Houègbo, deux autres communes  riveraines de cette voie,  le spectacle  qui s’offre  fend le coeur.  L’état de la chaussée  est ici, dans un état défectueux si poussé    qu’on se demande si   l’on est  sur une voie inter-Etats. Tout a l’air d’une route oubliée dans une lointaine brousse. Les trous  s’enchaînent sur tout le parcours. A plusieurs endroits,  le bitume  a presque disparu, laissant place  à la terre ferme  et à toutes les conséquences qui s’en suivent. « C’est  vraiment  malheureux  ce que nous  vivons  sur cette voie » se plaint dame Agathe Dovonou, une commerçante  de Bohicon,  qui rallie presque  tous les quatre jours Cotonou. Le conducteur du  mini-bus qui la transportait, n’est plus sensible aux secousses. Il  dit être habitué depuis trois ans qu’il   pratique  cette voie, même si sa santé et son véhicule en sont fortement affectés. « Si ce  n’est  pas pour  gagner mon petit pain, il y a  longtemps  que j’aurai mis fin   à cette activité » confie-t-il, le regard triste. Les autres passagers ont presque le même état d’âme. Personne ne sourit. « Nous n’avons pas le choix » se désole  l’un d’entre eux, accusant d’emblée  les autorités  en charge du secteur des transports, qui à le croire, ne font rien  face à cette situation. Un autre passager interpelle  directement  le Président Boni Yayi, qui fustige-t-il,  préfère désormais  se déplacer en hélicoptère, quand il va dans le Nord, ignorant ainsi  les peines que subissent ceux qui circulent sur la route d’en  bas.

Du reste, l’état  dangereux  de cette voie  est une ouverture à toutes sortes de drames, dont  les multiples accidents  graves qui y surviennent au quotidien. L’excès de vitesse auxquels  s’adonnent  certains conducteurs de gros-porteurs attisent davantage la peur  des autres usagers. En vérité, tout se passe comme si le monde était  à l’envers  sur cette voie. Il urge que le ministère en charge  des Transports et toutes les autres autorités concernées prennent à bras le corps cette situation qui met en péril  la vie de milliers de Béninois.

Christian Tchanou 

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