Affaire Simon Idohou

Comment Yayi ménage Kérékou ?

(Il trouve une petite porte de sortie)
Le chef de l’Etat s’échine toujours à trouver une porte de sortie au cas Simon Idohou, afin de faire plaisir à son prédécesseur. Aux dernières nouvelles, il opte pour une solution au plan social, en attendant d’aller plus loin.

En dépit des protestations suscitées ça et là par la nomination annoncée de Simon Idohou ambassadeur aux Nations unies, est toujours préoccupé de trouver le moyen pour se tirer d’affaire. Histoire de ne pas décevoir Mathieu Kérékou. Contraint aux respects des textes  en vigueur et aux exigences diplomatiques que requiert la nomination à ce poste, Boni Yayi, selon des sources proches de la présidence,  a finalement ordonné au ministère des Affaires étrangères de  prendre les dispositions pour régler le volet social du cas de la famille Idohou.  Ce qui vient d’être fait.
On se souvient que l’un des arguments  avancés par Simon Idohou et son épouse, Chantal de Souza, pour réclamer le poste d’Ambassadeur à New York,  porte sur la situation de leurs enfants. Ils souhaitaient des facilités pouvant  permettre à leur progéniture (quatre enfants) de poursuivre leurs études aux Etats Unis. Ainsi, suites aux instructions du chef de l’Etat, les autorités béninoises ont réussi à obtenir de leurs homologues des Etats Unis un visa d’étude d’une durée de cinq ans  en faveur des enfants. Mais chose curieuse, les passeports diplomatiques des quatre enfants, munis du précieux visa,  au lieu d’être retournés au ministère des Affaires étrangères, ont plutôt pris la direction du palais de la République. A quelles fins ?

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Les difficultés de Yayi

A en croire des indiscrétions, le chef de l’Etat, ne sachant plus à quel saint se vouer, a demandé aux services compétents du ministère des Affaires étrangères  de lui fournir tous les documents qui pourraient lui permettre, de statuer, en toute légalité, sur le cas Simon Idohou. Seulement, les textes qui existent ne lui facilitent  guère la tâche.   En effet, déjà en 2004, le président Kérékou a pris un décret précisant, en substance,  que les postes diplomatiques à caractère multilatéral sont réservés « de préférence » aux diplomates de carrière. Un texte qu’il a violé lui-même par la nomination de Simon Idohou  à la tête de la chancellerie  béninoise à New  York. En 2006,  Boni Yayi confirme les dispositions de ce décret et s’en prévaut pour rappeler tous les non diplomates en poste, dont bien entendu, Simon Idohou.   Tout récemment, en mai 2009, Boyi Yayi prend un nouveau décret sur la même question, dans lequel il est précisé que les postes à caractère multilatéral sont réservés aux diplomates de carrière ; le groupe de mots « de préférence » ayant été abandonné.
On comprend ici que la préoccupation du chef de l’Etat, dont l’embarras  dans ce dossier est manifeste, est de ne rien  faire pour porter entorse aux textes en vigueur. Dans le même temps, il tient à exploiter toutes les possibilités qui s’offrent à lui, pour répondre, un tant soi peu, aux sollicitations de son prédécesseur.

Pour l’heure, le mystère reste encore entier sur les raisons de la rétention des passeports des enfants Idohou  à la présidence de la République. Est-ce une manière de gagner du temps, dans l’intention de procéder à la nomination de Simon Idohou, à un moment où on s’y attend le moins ?  Affaire à suivre.

Janvier Zocli

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