Union de G4 et Forces Clé

Forces et faiblesses

(Leçon à Boni Yayi)
En se mettant ensemble pour aller à la conquête du pouvoir lors des prochaines joutes électorales, les G et F, ont cru bien faire. Seulement, les intérêts étant mouvants sur le terrain politique, des succès seront au rendez-vous comme des échecs qui seront peut-être préjudiciables à la survie de l’union.

Mémorable, restera le 1er septembre 2009 dans l’annales de l’histoire politique béninoise ainsi que celle des partis politiques membres des G et F. En effet, souhaité depuis des lustres, c’est enfin mardi dernier que les politiciens dits de la vieille classe ont posé le pas décisif démontrant leur volonté de faire cause commune sur la scène politique béninoise. Toute chose qu’on ne saurait qu’approuver quand on sait que les clubs électoraux foisonnent, réduisant du coup la politique à une plaisanterie.

Publicité

Une leçon de la vieille classe à Yayi

En matérialisant leur désir d’aller à l’union par un protocole d’accords mardi dernier, Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Idji Kolawolé, Bruno Amoussou, Lazare Sèhouéto et compagnies, ont rappelé au chef de l’Etat, Boni Yayi, l’un de ses engagements lors de sa prestation de serment le 6 avril 2006 : œuvrer à la consolidation de grands ensembles politiques contrairement à la multiplicité de petits partis. Non seulement, le président n’y a pas œuvré, mais il a contribué à les diviser davantage à travers débauchages et nominations de couloir. Même dans son propre camp, l’existence des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) n’a pas empêché la naissance d’une kyrielle d’autres rassemblements et mouvements. Des rassemblements qui ne tiennent que parce qu’il est au pouvoir. Les cas de la Rb et de l’Ubf sont encore des souvenirs vivaces dans la mémoire des Béninois.

Les forces de l’Union des G et F

Incontestablement, l’union fait la force. Ce n’est pas au 21ème siècle, pas plus au Bénin que cette sagesse populaire et millénaire  aura changé. L’alliance que viennent de sceller les ténors de la politique béninoise les rend indubitablement forts. Il faut reconnaître qu’ils ont pu déjà transcender avec leur ego pour pouvoir en arriver là. Ce qui aujourd’hui, leur confère également une certaine solidité dans l’arène politique et présage d’une certaine longévité de ce groupe, se révèle être la circonstance dans laquelle ils se sont réunis. En effet, c’est éloigné du pouvoir ou encore mieux, détractés par le pouvoir, qu’ils ont senti la nécessité de s’unir. Dans de pareilles conditions, il est difficile qu’ils ne puissent demeurés ensemble longtemps. L’autre crédit, est qu’ils sont pour la plupart des gens qui ont exercé le pouvoir d’Etat ou l’ont côtoyé. Forts donc de leur expériences, ils sont à même de déceler les pièges de la division et savoir qu’il faut faire des concessions  pour rester ensemble.

Les faiblesses du groupe

Le premier point noir noté dans ce registre, est la mise à l’écart des autres forces politiques et personnes déçus par le régime du Dr Boni Yayi. Apparemment, le G13, et bien d’autres personnalités de poigne qui tiennent tête à l’apôtre du changement n’ont pas été associés à la démarche. Ce qui constitue une faiblesse dans la nouvelle union quand bien même le protocole d’accords stipule en son point 12 que l’union est ouverte à toutes les forces politiques partageant la même stratégie, les mêmes objectifs ainsi que ses idéaux.

Une autre faiblesse non moins importante est la cacophonie des ambitions qui guettent le groupe par rapport à l’élection présidentielle. Nul n’ignore qu’au sein de ladite union, il y a quatre anciens candidats à la dernière présidentielle : Adrien Houngbédji, Antoine Idji Kolawolé, Lazare Sèhouéto et Léhady Soglo. Le Psd dont le candidat charismatique est out pour cause de limitation d’âge, il n’est pas exclu qu’il puisse présenter un candidat. A ce niveau donc, il y a de fortes chances que les ambitions des uns et des autres ne fassent sombrer l’union. Il ne faut pas oublier que les échéances des élections législatives et communales sont aussi des obstacles qui pourraient amener l’union à la désunion. Car, la confection des listes uniques, mettra à rudes épreuves l’union qui risque d’aller à la désunion.

Publicité

Benoît Mètonou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité