Aide gouvernementale aux sinistrés d’Athiémé

Les populations dénoncent une vaste escroquerie

A la suite d’une réunion tenue le 04 Octobre à Akonana dans la commune d’Athiémé, la chancellerie du sous-ordre de la nationalité Adja-Tala (Chefs et notabilités traditionnelles, hounnons, bokonon, guérisseur, comités de jeunes, femmes et élèves) a adressé une lettre au ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique dans laquelle elle dénonce la vaste escroquerie et l’utilisation de la misère des sinistrés à des fins propagandistes. Elle interpelle par ailleurs le maire d’Athiémé, le député Ahossi et le gouvernement sur la gestion qui est faite des dons alloués aux populations délogées par la crue du fleuve Mono.

La chancellerie de l’ordre patriotique et révolutionnaire des ressortissants et royaumes originaires de Tado au  Bénin.

Motion de protestation Au ministre de l’intérieur et de la sécurité publique

La chancellerie du sous-ordre Adja-Tala s’est réunie le samedi 04 Octobre 2009 à Akonana (Arrondissement d’Atchannou, commune d’Athiémé), et a mis à l’ordre du jour un certain nombre de questions dont notamment celle de la calamité subie par les populations d’Athiémé suite à l’inondation des eaux du Mono de septembre 2009. Le point suivant a été fait :

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De mémoire de personne encore vivante dans la région, on n’a jamais vu des crues de l’envergure de celles de septembre 2009. Les dégâts ont été incommensurables, des villages entiers ont été complètement engloutis et détruits : Togblo, Ahoho, Djenougoui, Awamè1, Awamè2, Houèglè pour ne citer que ces cas.  Beaucoup de cases qui sont pour la plupart en banco sont tombées. Celles qui ne sont pas tombées sont fendillées de part en part et toutes menacent  ruine. Des hectares de plantations de riz, de manioc, de mais, d’igname, de haricot sont inondés et détruits.
Des maladies hydriques se sont répandues, des morts ont été enregistrés, pas moins de dix morts par noyade et autres. Plus de 30.000 sinistrés dont au moins 10.000 sont sans abri, 35 écoles sur les 53 que compte la commune sont inondées.

Face à ce désastre, à cette détresse, le Chef de l’Etat Yayi Boni s’est déplacé sur les lieux le 14 septembre 2009. Ensuite on a entendu qu’un Conseil des Ministres s’est tenu le 17 septembre et a dégagé la somme de 275.000.000 (deux cent soixante quinze millions francs Cfa incluant la contribution de la Cedeao) pour nous venir en aide. De même, le président Libyen a envoyé 35 tonnes de vivres et effets vestimentaires. Il y aurait eu d’autres aides provenant d’autres bonnes volontés.

Mais qu’est ce que la population a reçu ?

Les ministres, le ministre de l’intérieur à leur tête, sont arrivés le 19 septembre et ont amené pour toute aide ; 25 tonnes de riz, 25 tonnes de mais, 2000 moustiquaires, 2000 nattes, 2000 couvertures, 2500 litres d’huile, 2100 boîtes de conserves, 07 barques motorisées. Au niveau des villages, nous prenons l’exemple du village d’Agbodougbé, ce village qui est l’un des plus peuplés de la commune d’Athiémé avec environ un millier d’habitants a reçu 03 sacs de 25kg, 09sacs de riz de 50kg, 36 moustiquaires, 09 sacs de mais. La moyenne donnée par tata (le tata comporte un certain nombre de foyers, le foyer comprend le mari et sa ou ses femmes ainsi que les enfants) c’est 18kg de riz, 18hg de mais, 1 moustiquaire, 1 natte, 1 drap. Dans le village Akonana, c’est 1 toungodo (le toungodo équivaut à 1kg) de riz et 1 toungodo de mais par foyer. A Tadokomè c’est  de même. A Houéglé c’est 2 toungodo (2 kg) de riz et 2 toungodo de mais.

Revenons à l’exemple du village d’Agbodougbé, en évaluant ce que ce village a reçu, en prisant au plus haut la valeur des produits, nous avons à peine 5000.000 frcs. Or la commune d’Athiémé a 47 villages. En supposant que tous les villages auraient l’équivalent de celui d’Agbodougbé, (ce qui est loin d’être le cas) on aurait en tout 23.500.000 (vingt trois millions cinq cent mille franc Cfa) donnés aux sinistrés sur les 275 millions que le gouvernement dit avoir dégagé pour les sinistrés. L’humiliation est à son comble lorsqu’on a vu des populations affamées se livrer à des bagarres autour du partage de cette pitance comme à Konouhoué et ailleurs.

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La chancellerie du sous ordre de la nationalité Adja-tala (Chefs et notables traditionnelles, hounnons, bokonon, guérisseurs, comités de jeunes, de femmes, d’élèves) élève une vive protestation face à ce qui apparaît comme une vaste escroquerie dont les populations d’Athiémé ont été victimes et l’utilisation qui est faite de leur misère et détresse à des fins de propagande intérieure et extérieure et d’enrichissement d’individus sans conscience ni pitié.

Elle interpelle les Autorités à tous niveaux, en premier lieu le gouvernement et particulièrement sa commission ministérielle dont est membre le député Ahossi Basile Léon, les autorités municipales en particulier le maire Amavi Anani Joseph sur la gestion qui est faite des dons alloués aux sinistrés.
Elle demande que tous les dégâts causés aux populations qui peuvent s’évaluer en milliards soient le plus rapidement réparés.

Elle réitère les revendications essentielles des populations Adja-tala : le pont sur le fleuve Mono à Athiémé, le bitumage de l’axe Athiémé-Adjaha, les retenues d’eau et la satisfaction de toutes les autres revendications contenues dans la plate-forme revendicative déposée au maire d’Athiémé suite à la marche de protestation de Juin 2009.

Fait à Akonana, le 04 Octobre 2009
Pour le chancelier et p.o
Le conseiller
Alphonse Dansou

Amplification : Présidence de la République
Préfet des départements du Mono Couffo
Maire d’Athiémé
Pnud

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