Crise dans la filière des véhicules d’occasion

La mafia terrasse le ministre Badarou

Le ministre de l’Economie maritime, Issa Badarou, est l’objet de vives contestations de la part des acteurs portuaires par rapport à sa gestion de la filière des véhicules d’occasion, le retour au galop de la mafia crée beaucoup d’ennuis dans le secteur.

Ça bouillonne dans le secteur portuaire. Les opérateurs économiques du milieu se rebellent et donnent de la voix. Ils estiment à tort ou à raison que la mafia a eu raison du ministre Issa Badarou Soulé.  En témoignent ses promesses non tenues, l’absence de dialogue, le manque de suivi des décisions ministérielles. C’est donc au vu de ces constats que beaucoup de transitaires, d’importateurs de véhicules et gestionnaires de parcs estiment que les manœuvres de la mafia ont eu raison de la volonté de Issa Badarou d’apporter des solutions aux problèmes qui minent le secteur. Au nombre de ces problèmes, figure en bonne place, le non-respect de l’arrêté interministériel fixant le coût du transit dans le secteur des véhicules d’occasion, bien qu’il y figure 1500f perçus par véhicule pour entretenir la commission dirigée par le ministre Badarou en charge du suivi de la filière. Le rôle de cette structure est de veiller à l’application stricte dudit arrêté et prévenir tous faux frais dans le secteur. Mais, quelques semaines ont suffi pour découvrir que la perfection des 1500 f par véhicule était une stratégie pour engraisser certains individus qui vivent sur le dos des acteurs portuaires. Autrement dit, ceux qui sont chargés de veiller au grain ne suivent rien sur le terrain. En conséquence, les faux frais naissent comme des champions. En dehors du coût du transit officiel qui est au-delà de 200 000f, il faut payer 500f, 1000f, 5000, 10000f perçus par-ci, par-là par de vils individus par véhicule au nez et à la barbe des autorités compétentes. Ce qui fait que les opérateurs économiques désertent le port de Cotonou au profit de ceux de la sous-région où il y a moins de tracasseries administratives. Il suffit de faire un tour sur les parcs de vente des véhicules d’occasion pour constater les dégâts de la mévente. « On ne vend plus à cause de la cherté du coût de transit. Au Bénin, il y a trop de problèmes pour sortir un véhicule du port », se désole Gbadamassi, un importateur de véhicules d’occasion basé à Ekpè dans la commune de Sèmè-Podji. Même les jeunes transitaires en souffrent. De leur côté, les autorités évoquent seulement les effets de la baisse du coût du Naïra pour cacher la vérité au peuple.

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La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est la création d’un regroupement sur le parc Aya à Ekpè où il est perçu 22500f par véhicule, avant d’être conduits sur les parcs de vente qui se situent à quelques mètres seulement de là. Cela a suscité la colère des acteurs portuaires. Vendredi dernier, ils ont bloqué toutes les activités à Ekpè en signe de protestation contre cette mesure.
Aux premières heures du régime du Changement, la mafia avait déserté le milieu. Mais, petit à petit, elle est revenue dans son marigot et brûle la politesse à tout le monde. Le secteur des véhicules d’occasion est une jungle où seuls les plus mafieux s’en sortent royalement.

Jules Yaovi Maoussi

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