Discours du président du Parlement à l’ouverture de la seconde session

Nago définitivement affranchi ?

A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la seconde session ordinaire de l’année 2009, le président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Nago a dans son discours, tenu un langage de vérité à l’endroit du gouvernement.

Toute chose qu’il ne faisait pas par le passé. D’où la question de savoir s’il s’est affranchi du joug du président ou si c’était seulement pour caresser les députés de l’opposition dans le sens du poil afin qu’ils votent facilement le budget exercice 2009.

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Mathurin Nago, président du Parlement béninois a surpris plus d’un par son discours à l’ouverture de la seconde session de l’année en cours. En effet, ce fut un discours dans lequel il a relevé un certain nombre de tares dans la gouvernance de notre pays.  Entre autres : corruption, manque de rigueur dans la gestion des entreprises publiques, détournements et autres maux qui minent l’administration publique béninoise. Il estime que si la mauvaise gestion continue, cela va conduire tout droit dans un « état de décrépitude et d’arriération jamais égalée ».   Avec des propos aussi véridiques à l’endroit du gouvernement, on croit entendre quelqu’un d’autre. Car, par le passé, sa tendance à anticiper parfois la volonté du chef du gouvernement, a amené certains observateurs à le considérer comme un troisième ministre d’Etat chargé de la législature. C’est à cause de sa trop grande accointance avec le pouvoir en place que successivement ses rapports d’activités ont été rejetés. Nul n’ignore qu’il est également un ténor des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et que la contradiction n’est pas la chose la mieux partagée au sein de cette mouvance. Alors qu’il ose parler aujourd’hui le même langage que l’opposition, on en vient à se demander s’il a décidé de s’affranchir.

A-t-il compris finalement que les louanges ne contribuent qu’à conduire dans le gouffre tout dirigeant qui pense être le seul à détenir  la vérité ? On voudrait bien croire que l’intellectuel a pris le pas sur le politique et que c’est cela qui est à la base de ce langage de vérité. Dans le même temps, que ce discours soit inscrit dans une stratégie politique, n’est pas à exclure.

Car, le vote du budget exercice 2010 est à l’autre du jour. Il faut donc tout faire pour contenter et adoucir les opposants qui ont une certaine avance numérique sur les députés de la mouvance. Est-ce donc cela qui a guidé son alignement sur le rang des opposants, on ne saurait le dire. Toujours est-il que Mathurin Nago a tenu un langage franc dont il aurait dû faire usage depuis bien longtemps. Mais comme le dit l’adage populaire, « Il n’est jamais tard pour bien faire ».

LIRE LE DISCOURS DE NAGO

Benoît Mètonou

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