Port autonome de Cotonou

La valse des directeurs généraux

(Cinq Dg en trois ans) Le Port autonome de Cotonou vient de connaître son cinquième directeur général. Ce  ballet de directeurs généraux n’est pas de nature à favoriser l’émergence tant prônée de ce poumon de l’économie nationale. Et pour cause.

Au port de Cotonou, on change les directeurs généraux comme des vestes à l’ère du Changement. De 2006 à nos jours, soit en trois ans, la direction du port a connu cinq directeurs généraux. Il y a eu Joseph Chaffa, Christophe Aguessy, Jérôme Dandjinou, Cyriaque Atti-Mama et aujourd’hui Albert Houngbo, ancien  ministre du Budget. Cette manière de gouverner crée naturellement une certaine instabilité dans le fonctionnement du secteur portuaire. Tout le monde sait que le port est un poumon de l’économie nationale en raison des activités qui s’y mènent. Dans ces conditions, il a besoin d’une stabilité administrative pour être plus compétitif. Peut-on espérer une économie émergente avec un port qui change régulièrement de direction ? L’opposition béninoise avait dénoncé cette manière de fonctionner depuis lors. Et pourtant, le gouvernement du président Boni Yayi n’a pas corriger le tir. La preuve est que les résultats auxquels on s’attendait au port de Cotonou sont restés irréalisables. De même, cette instabilité dans le secteur pose un autre problème. C’est à croire que le chef de l’Etat ne prend pas le temps nécessaire pour vérifier le profil de ceux qu’il parachute à la tête du port béninois. A moins de deux ans de la fin du mandat du régime en place il n’est pas exclut que la liste s’allonge.
Au demeurant, on est bien curieux de savoir, sur quelle base le chef de l’Etat nomme, les directeurs au port autonome de Cotonou.

Publicité

Le même scénario se produit à la direction générale de la douane et des droits indirects, où on tend également vers une demi-douzaine de directeurs généraux. Ces nominations à l’emporte pièce ne peuvent que donner les résultats que nous avons aujourd’hui : la baisse des recettes douanières, parce qu’il n’y pas un suivi constant des réformes qui ont été  initiées. Lorsqu’un nouveau directeur général, il cherche à mettre en place son système, et bonjour les dégâts !

Tout cela est la rançon de la précipitation, du cafouillage et de la navigation à vue qui caractérisent les actions du gouvernement en place. En réalité, Boni Yayi n’a pas de vision en ce qui concerne la gestion de cette structure. On en veut pout preuve que le seul cas de Jérôme Dandjinou. On l’a fait débarquer pour remplacer  Christophe Aguessy, non pas pour qu’il apporte forcément une nouvelle expertise dans la gestion du port, mais surtout pour le préparer à briguer le mandat de conseiller municipal, pour devenir maire de Cotonou. Le résultat, on le connaît. A l’ère du changement, c’est le président qui, vraisemblablement nomme ou plutôt impose les directeur généraux à la tête du port. Ceci, en totale ignorance de l’avis du ministre. Dès lors, on assiste à une ambiance conflictuelle entre les deux personnalités du fait que le directeur général du port contourne son ministre de tutelle pour rendre compte directement au président. Ce qui sur le plan administratif constitue une insubordination, malheureusement  entretenue au sommet de l’Etat. .

Jules Yaovi Maoussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité