Tri moral et justice à rendre à tous, y compris aux faibles

/food/soufiano.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Roman Polansky, Ségolène Royal et Ataou Soufiano, même combat!

Roman Polansky, citoyen Franco-polonais a été arrêté en Suisse, le Samedi 26 septembre 2009, sur un mandat d’arrêt américain datant de 1978, pour une affaire de moeurs, alors qu’il devait être honoré durant ce week-end par le Festival du film de Zurich; il risque l’extradition. Roman Polanski était accusé, en 1977, de viol sur une mineure de 13 ans qui avait affirmé, à l’époque, avoir eu un rapport sexuel forcé, sous l’emprise d’alcool et de drogue. La victime, Samantha Geimer (née Gailey), avait été sélectionnée pour une séance photos, commandée par l’édition française du magazine «Vogue». Durant la séance, aux abords de la propriété californienne de Jack Nicholson, la jeune fille affirme avoir bu du champagne et consommé un sédatif, le méthaqualone, fournis par le cinéaste, avant d’avoir des rapports contraints avec lui,
Roman Polanski qui a plaidé coupable et qui se serait engagé à indemniser Samantha Geimer, à hauteur de 500 000 dollars, dans un délai de deux ans, ne tiendra pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu’il a finalement versée à Samantha Geimer demeure inconnue.
L’accord d’extradition qui la lie La Suisse aux Etats-Unis a donné lieu à cette arrestation surprise qui a suscité un grand émoi dans les milieux politiques français, alors que ce pays ne fait qu’appliquer, comme elle l’a fait dans d’autres occasions pour des cas de personnes moins protégés, «Dans un Etat de droit, il n’est pas possible de faire des différences. Il serait incompréhensible qu’une personne sortant du lot bénéficie d’un autre traitement».
Et quand on voit le visage de Samantha Geimer, à 13 ans, on se rend bien compte de l’énormité de l’acte. C’était une toute petite fille. Polanski mérite bien d’être jugé pour cet acte «Pédophile», le temps n’enlevant rien à la gravité de l’acte…
Dans un registre similaire cette fois, c’est pour une affaire de droit social que Ségolène Royal a perdu dans le litige du travail engagé contre elle par deux ex attachées parlementaires.
Deux anciennes attachées parlementaires de l’ex candidate à la présidence de la République française lui réclamaient le versement de plusieurs mois de salaires non payés. Elles ont obtenu gain de cause devant la cour d’appel de Rennes, le Jeudi 10 avril 2009, après douze années de combat judiciaire acharné.
Une affaire qui remonte à 1997, après la dissolution de l’Assemblée nationale, où Ségolène Royal avait licencié, comme tous ses collègues députés, ses collaboratrices, attachées parlementaires.
Mais les deux femmes, qui affirment avoir continué à travailler pour l’actuelle présidente de la région Poitou-Charentes, pendant la campagne, puis jusqu’en juillet, après son entrée dans le gouvernement Jospin, l’avaient ensuite attaquée devant le conseil des prud’hommes de Niort.
La justice devrait nous habituer à juger, régulièrement et sans complaisance, tout prévenu, afin de rétablir l’ordre moral que nous sommes si enclins à bafouer.
Chez nous, c’est le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du BENIN, accessoirement «chargé de mission au programme de réhabilitation de la ville de Porto-Novo» qui essayera de nous convaincre, le mardi 06 Octobre, qu’il n’est pas au-dessus des lois.
Après toutes les dérobades pour tenter, avec de petites mains aussi invisibles les unes les autres, d’essouffler un brave contribuable, Ataou Soufiano devrait se résoudre à se présenter en personne devant la chambre sociale du tribunal de Porto-Novo. Si ce n’est pas le cas il serait quand même intéressant que son avocat vienne défendre le licenciement irrégulier et crapuleux que conteste son ancien salarié Wabi Salami depuis trois ans, sans succès.
Le licenciement verbal d’un jeune salarié du département informatique de son entreprise, sans la liquidation des droits de ce dernier et sans contrat écrit à la base, tel est le sujet qui le concerne et qui peut interpeller notre conscience, aujourd’hui.

Suite aux interminables renvois et à une radiation, style «ère du changement».

– Un homme peut-il jouer, aussi longtemps, un rôle de premier plan dans la vie publique, avec une grande respectabilité et user de tant de subterfuges pour fuir un procès.
Ce serait bien le signe que toutes ces connivences qu’entretient également le pouvoir du changement, dans sa belle manière de donner son onction à des personnages qui ne peuvent incarner un peu plus de vertus, n’ont décidément d’autres buts que d’obstruer toutes les voies de la justice et de la vérité.
La prochaine audience aura bel et bien lieu au tribunal de Porto-Novo le 06 Octobre 2009 à 15h.
Elle pourrait bien accoucher d’une souris, parce que M. Ataou demeure un argument politique pour Yayi Boni, dans son désir de conquête de la cité des «ayinonvi», plutôt qu’un vrai cadre qui assure toutes ses charges avec compétence et sans grande peine.
– D’après vous, peut on conseiller un chef d’Etat quand on a un minimum de choses à se reprocher, du point de vue des droits élémentaires qu’il faut reconnaître à un petit citoyen, à chaque citoyen, qu’il soit pauvre ou riche?
Après tout, le choix des hommes, pour d’aussi hautes fonctions, a des exigences, surtout que les modèles de société qui ont échoué, de tout temps, se sont toujours appuyés sur les mauvais hommes, ou ont servi de caution, plus ou moins voilée, à leur incompétence.

Justice, moralisation et intégrité

Une justice qui joue bien son rôle et qui rassure, doit être également bien vue de tout Béninois qui assiste, perplexe, à tout ce qui se passe autour de lui aujourd’hui, surtout si nous ne perdons pas une seule occasion pour le rappeler à ceux qui nous gouvernent.
Une façon de montrer que nous refusons, nous aussi, d’admettre tout ce qui abîme les sociétés, jusque dans leurs fondements. Notre devise, «Fraternité-Justice-Travail», n’a jamais été aussi bafouée et vidée de son contenu.
Les exemples sont légion et c’est ce qui effraie encore.
– Qui, d’après vous, devrait saisir le procureur de la République, chaque fois qu’un soupçon avéré de malversation pèse sur un fonctionnaire ou un citoyen, en dépit des mesures disciplinaires qui devraient amener à sortir des rangs, les brebis galeuses?
Les affaires se suivent, finissent par se ressembler et connaissent le même sort: la SBEE, la vente d’une propriété de l’ambassade du Bénin aux USA, la SONEB, la CEN-SAD etc.
Au lieu de laisser les juges faire leur travail, on couvre, on diffère, on gère, puis on court et entretient le risque fatal d’aiguiser des frustrations que chacun, dans sa famille, pensait pouvoir évacuer définitivement avec l’espoir qu’à faire naître en nous l’idée d’une gouvernance de type nouveau.
Les affaires judiciaires n’ont décidément pas de sens pour ce gouvernement. Rappelez-vous, pour finir, la réponse qui avait été faite à l’UNAMAB lorsqu’elle est allée s’enquérir auprès du Chef de l’Etat de l’évolution de la mesure prise un an plus tôt par le Conseil des ministres, tendant à geler les affaires pendantes devant les juridictions au titre des litiges fonciers!
Ceci dit, justiciables, greffiers, avocats et magistrats, aucune catégorie n’échappe entièrement au poids de l’argent ou des influences qui les font succomber à la tentation d’orienter les débats à leurs avantages. Ce n’est pas vraiment cela le droit.

Au moment où nous savons tous que l’intégrité n’est plus que l’apanage d’un petit nombre des gens de justice de notre pays, il est vrai, si la justice continue d’être rendue au nom du peuple béninois, dans bien des cas, il y a bien lieu de croire que c’est l’argent, le pouvoir et la hiérarchie sociale qui déterminent le sens dans lequel les décisions sont orientées. Retenez, pour votre information, que la réinscription au rôle, de l’affaire ici en cause, avec une nième convocation dûment adressée au gérant du Complexe, du nom du Président de la Chambre de Commerce ou à son représentant, pour le 06 octobre prochain, sera une nième illustration des rapports que les grands de ce bas-monde essayent d’entretenir avec notre justice et le droit des pauvres.q Désiré

Christian HOUSSOU

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