Controverse autour du remplacement des douaniers sur les parcs des véhicules d’occasion

Les syndicalistes fustigent les agissements du chef de la brigade douane-port

Les têtes pensantes du monde syndical au port de Cotonou ont fait hier à Cotonou une déclaration dans laquelle, ils ont incriminé le chef de la brigade douane port de Cotonou, Julien Kpoviessi, dont les agissements sur le terrain riment avec la mauvaise gouvernance que le gouvernement du président Boni Yayi s’efforce de combattre depuis 2006. Mais joint au téléphone hier pour avoir sa version des faits, M. Kpoviessi n’a pas voulu répondre à nos questions.

Les syndicalistes du secteur n’ont manqué d’expressions, ce mercredi, pour décrier ce qu’ils appellent les magouilles du chef de la brigade douane port de Cotonou, Julien Kpoviessi. Le secrétaire général du Syndical national des jeunes déclarants, enleveurs et agents passeurs en douane du Bénin (Synjedab), Justin Fagbéhouro, et plusieurs autres responsables syndicaux du monde portuaire tels que Bernard Sèwanou, Maxime Guindéhou, Mamer Azandossessi ont tenu des propos très acerbes à l’encontre du mis en cause. De quoi, s’agit-il ? Selon les déclarations des syndicalistes, le système mis en place par le chef de la brigade douane-port encourage la fraude sur toute la ligne. A cet effet, ils dénoncent le positionnement des douaniers inexpérimentés (ces hommes de main) sur les parcs de vente des véhicules d’occasion en remplacement de leurs collègues, maîtrisant le système, capables de mettre la main sur les faussaires. Par exemple au Complexe d’Ekpè parc autos (Cepa), des capitaines ont été mutés au profit des nouvelles recrues de la douane. « Cepa est devenu le nid des fraudeurs où tout se passe », a fait savoir M. Fagbéhouro. En analysant cette situation, les syndicalistes du port soulignent que ce système favorise toutes sortes de magouilles sur le terrain, car les acteurs portuaires de mauvaise foi profitent de la non-maîtrise du domaine par les jeunes douaniers pour mener des opérations frauduleuses et mafieuses. Ce qui fait que, selon leurs propos, les honnêtes transitaires chôment sérieusement dans leur secteur d’activités. Par exemple, on déprécie les valeurs de véhicules. Ainsi, cela leur permet de diminuer leurs coûts de transit. Parfois, ces transitaires malhonnêtes falsifient les documents douaniers et arrivent à tromper la vigilance des autorités, parce qu’ils profitent de l’ignorance des nouveaux venus pour atteindre leur objectif. En conséquence, les syndicalistes soutiennent que c’est l’Etat béninois qui perd d’énormes ressources financières au profit des individus sans foi, ni loi.
Interpellations

Les syndicalistes du port interpellent les autorités à divers niveaux pour corriger le tir. Ils invitent le chef de l’Etat, soucieux du développement de l’économie nationale, à prendre les mesures nécessaires pour arrêter la fuite des capitaux de l’Etat à cause des dérives du chef de la brigade douane port de Cotonou. « Nous demandons à la haute autorité d’agir très vite », a déclaré le secrétaire général du Synjedab, Justin Fagbéhouro.

Ensuite, ils demandent expressément au directeur général de la douane, à la directrice régionale Atlantique/Littoral, à l’inspecteur général des services des douanes, au receveur de la réception de Cotonou douane-port, au ministre de la Défense et à tout le gouvernement du président Boni Yayi à prendre au sérieux ce qui se passe à la brigade douane port de Cotonou. Pour eux, aucun responsable ne permet de telles choses, surtout qu’à l’ère de la crise économique mondiale, le Bénin a besoin de sauvegarder les secteurs porteurs dont le port de Cotonou. Ils promettent d’intensifier leurs actions dans les jours à venir, si rien n’est fait.

Jules Yaovi Maoussi

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