Défalcations sur salaires pour fait de grèves dans les ministères

Les menaces de la Fesyntra/Finances

(Ses révélations sur les difficultés du gouvernement à payer les prochains salaires)
La Fédération des syndicats du ministère chargé des Finances (Fesyntra/Finances)  est  sur pied de guerre. Elle s’apprête à déclencher de nouvelles hostilités contre le gouvernement si d’aventure il mettait à exécution sa menace de défalcation sur salaire à l’endroit des travailleurs grévistes. La Fesyntra/Finances lève un coin de voile sur les difficultés du gouvernement à pouvoir honorer ses engagements salariaux. Le Fesyntra/Finances de Laurent Mètongnon est menaçant. Elle met en garde le gouvernement contre toute tentative de défalcation sur les salaires aux travailleurs en grève dans les ministères (lire communiqué ci-dessous). Selon cette fédération, la décision du gouvernement est liée, entre autres, à ses difficultés actuelles de pouvoir honorer ses engagements salariaux.  En effet, révèle le Fesentra/Finances, le gouvernement n’est pas sûr d’avoir les ressources nécessaires pour payer les prochains salaires,  en conséquence, il lui faut  prendre des mesures hardies pour sauver les meubles. D’où la décision de procéder à des défalcations pour fait de grève.
 Dans plusieurs ministères, les travailleurs sont en mouvement de grèves depuis des semaines, parce que le gouvernement a fait l’option de leur supprimer les primes de motivation qu’il leur avait accordées.  Pourquoi ?  Selon le Fonds monétaire international (Fmi) et la Banque mondiale, le régime du Changement a excédé les normes dans l’octroi de certains avantages aux agents permanents et contractuels de l’Etat. Selon ces institutions internationales, il n’aura pas les moyens de respecter ses engagements envers les travailleurs à long terme, si des mesures ne sont pas prises pour les réduire considérablement. C’est pourquoi elles ont invité le chef de l’Etat à supprimer certaines primes.

 Le président Yayi, ayant pris conscience de cette réalité surtout que la crise économique mondiale frappe de pleins fouets les économies de plusieurs pays, a décidé de supprimer les primes de motivation aux travailleurs des ministères. Ce qui a suscité naturellement la réaction de ces derniers. Car, ils estiment qu’on  ne saurait remettre en cause des droits acquis. Ce que soutient le Fesyntra/Finances.

Publicité

Visiblement, le gouvernement a le dos au mur dans la résolution de ce problème, parce que les grévistes sont décidés à aller jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
Mais, sur cette question de défalcation sur salaire pour fait de grève, il semble que tous les syndicats ne parlent pas de la même voie. Centaines centrales syndicales pensent tout bas que les travailleurs devraient pouvoir prendre leurs responsabilités, lorsqu’ils décident de faire usage de leur droit de grève.q Jules Yaovi Maoussi

Communiqué de la Fesyntra-Finances

Le Bureau Exécutif de la FESYNTRA-finances vient d’être informé de ce que le service solde du Trésor s’apprêterait sur instructions du Gouvernement, à faire des précomptes sur les salaires pour faits de grève. Les défalcations concerneraient les travailleurs salariés de (14) ministères et les jours à précompter varieraient de (02) à (21).

La FESYNTRA-FINANCES, qui confirme cette information et précise même que les salaires de novembre sont édités depuis le mardi 10/11/2009 au Trésor sur cette base, tient à faire la mise au point suivante:
Les grèves actuelles qui s’observent portent essentiellement sur les droits acquis des travailleurs, à savoir: la préservation des libertés syndicales (grèves observée suite à l’interdiction de la marche du 21 juillet 2009), la délocalisation pour de meilleures conditions de travail (grèves qu’observent les travailleurs de la Fonction Publique), la suppression des primes accordées par Arrêtés et sur instructions du Gouvernement (grèves qu’observent les travailleurs de plusieurs secteurs).

De juillet à octobre, le Gouvernement n’a pas mis en exécution cette mesure illégale de défalcation puisqu’il s’agit de droits acquis et non nouvelles revendications. Alors qu’est-ce qui pousse le Gouvernement du changement qui parle de dialogue social et semble avoir créé un cadre dit de concertation avec les centrales et confédérations syndicales, à réunir lui-même les matériaux inflammables d’une fronde syndicale de laquelle il ne sortira jamais gagnant? Deux hypothèses pour l’instant :

Publicité

1- Le Gouvernement n’a plus les ressources nécessaires pour boucler les salaires des APE civils du mois de novembre qui lui coûtent un peu plus de 7 milliards. Alors, une coupe sombre sur les salaires des grévistes de toute la Fonction Publique lui permettrait de combler le déficit; ou à / défaut, envoyer les salaires de ceux qui sont dans les banques et demander à ces dernières d’accorder des facilités de caisse pour les virements de novembre comme jadis dans les années 1987, 1988, 1989 avec la BCB

2- Le Gouvernement veut affermir son Autorité en procédant à la défalcation à l’approche des fêtes (Noël, janvier) pour émousser la combativité des travailleurs. Dans l’un ou l’autre cas, la FESYNTRA-FINANCES invite le Gouvernement à n’opter pour aucune des hypothèses émises et à éviter la fronde Syndicale qui risque de lui être fatale. Si pour une simple inauguration et/ou de remise de clés des écoles construites dont le peuple n’a pas eu droit au point d’exécution financier, il a été décaissé plus d’une centaine (100) de millions de francs Cfa pour ces tournées alors que le SIGFIP est verrouillé sur instruction du même Gouvernement, il vaut mieux pour lui de rechercher la voie normale de dialogue que celle de l’affrontement. La FESYNTRA-FINANCES demande aux travailleurs de tous les secteurs que, loin d’émousser leur ardeur au combat, que cette mesure soit un levain pour la lutte.

Non à la suppression des droits acquis par la voie dictatoriale,
Non au retour du bâillonnement des libertés individuelles et syndicales.
Le Président du Gouvernement du Changement a promis payer jusqu’en 2011 les salaires. Nous espérons qu’il l’assumera, mais pas par les défalcations sur salaires pour faits de grèves légales.

Cotonou, le 11 novembre 2009
P. le BE /Exécutif  de la Fesyntra – Finances
Le Secrétaire Général Fédéral
 Laurent METONGNON

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité