"Un débat pas très sain. Les pères de la 5ème république se retourneraient dans leurs tombes"
De nombreux étudiants, très brillants pour la plupart, sont allés parachever leur formation universitaire en France, avec, à la clé, de gros moyens investis par les Etats ou les parents qui se préoccupaient de l'avenir de leurs enfants, comme tous les parents du monde
Mêmes instruits, on était si différents et pas très remarquables!
A l'époque, cette douce France nous avait offert la réintégration, comme mode d'acquisition de la nationalité, et cela ne semblait lui poser aucun problème.
Ils ont tous eu la nationalité mais n'ont pu, au fil des années, accéder à des emplois correspondant à leurs niveaux de compétences.
Pendant ce temps, des français de souche, moins diplômés ou pas du tout, offraient de ces spectacles surannés d'incompétence à ces postes, que vous ne verrez nulle part ailleurs dans les autres pays développés.
Ces immigrés français ont eu des enfants qui peinent encore aujourd'hui à accéder à des postes d'encadrement dans l'administration, à diplôme égal avec un français blanc; les seules évolutions qu'on peut noter, avec la génération de ces enfants, est qu'ils arrivent à accéder, à présent, à des emplois publics dans les entreprises d'Etat mais continuent de n'être admis qu'à des postes ciblés, y compris dans la hiérachie administrative.
Un grand débat sur l'identité nationale a été lancé par Le ministre de l'identité nationale, ERIC BESSON, dès le 02 novembre, sans aucune préparation des esprits et sans but avoué, pour gagner les voix de ceux qui affectionnent ce discours et pour faire peur aux autres, d'origine chinoise, hongroise, bostwanaise, iranienne, qui n'avaient jamais pu s'identifier au "FRANCAIS" jouissant des mêmes droits, en matière de logement, d'accession à l'emploi et de promotion sociale. Une injustice qui perdure.
En principe cela ne devrait pas surprendre; le Français a bien le droit de s'interroger sur ce que font tous ces gens là de la nationalité qu'on leur a si généreusement octroyée.
Malheureusement le dépositaire d'un tel débat sur l'identité nationale ne peut être un suppôt de ces mêmes politiques faites d'injustice, basées sur les peurs, les exclusions et les basses besognes qui ont jalonné l'histoire contemporaine de la France.
C'est ce que représente à nos yeux, ERIC BESSON, accueilli d'ailleurs sous les huées à sciences Po, à Paris, jeudi dernier, lors d'une conférence au cours de laquelle il s'est permis d'aller parler de "la promotion de la diversité dans les entreprises" aux étudiants, dans le même temps.
Quelle confusion, quelle contradiction! Comme si elle existait, la discrimination à l'embauche en France!
Lorsqu'on est dans la bêtise on ne fait plus dans la demi mesure; Il présentera, ce jour, 9 novembre l'ALLOCATION "Parcours de réussite professionnelle" (PARP), qui serait une bourse accordée désormais aux jeunes issus de l’immigration qui font face à des difficultés particulières d’adaptation culturelle et linguistique et qui démontrent par leurs résultats une volonté exceptionnelle d’intégration.
En plus des mots bien alignés, Vous le voyez bien, c'est presque de la poudre aux yeux. Le seul mérite de cette initiative aura été, au moins encore une fois, de reconnaître que tous les enfants français, nés de parents immigrés français ou non, ne sont pas logés à la même enseigne et que cette aide n'est destinée qu'à assurer le même tri sélectif qui tend à pomper insidieusement les talents des pays du sud, dans le dessein d'en faire les faire valoir de tous ces discours d'aujourd'hui.
Cette allocation, nous précise t-on, est destinée à soutenir le cursus de formation de ces jeunes, qui ont obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat et se sont engagés dans des études supérieures en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE), en institut universitaire de technologie (IUT) ou en section de techniciens supérieurs (STS).
Avant même que l'annonce ne soit faite, les restrictions qui ont toujours exacerbé le communautarisme et appliquées généralement aux enfants des français de seconde zone réapparaîssent, un peu comme dans les accords relatifs à la gestion concertée des flux migratoires et au codéveloppement, signés à cor et à cri, entre la FRANCE et le BENIN, qui n'est plus qu'une coquille vide, depuis longtemps, avec l'arrivée de ERIC BESSON.
Il ya bien sûr une France des Identités
En m'appropriant ce débat, j'avoue que je ne peux me sentir plus français que béninois, lorsque l'immigration qui m'a projeté sur les bords de la SEINE n'est pas celle de mes parents, car, double nationalité ou pas, je suis né quelque part et c'est, déjà, au moins la seule nation à laquelle je peux m'identifier, de droit, sans procuration.
Ce n'est pas pour autant que le naturalisé nuirait aux intérêts de la France qui l'a accepté mais lorsqu'on ne ressasse que des amertumes, avouez que, nous faire renier une patrie pour une autre qui ne nous intègre qu'à sa guise est quand même un peu osé.
Cette relation fusionnelle avec nos racines, comme tente de l'occulter la classe politique actuelle, n'est que la traduction des liens innés qui reviennent à la figure de tout migrant, même naturalisé, lorsqu'il lui arrive constamment de se demander à quel sol il devrait finalement être rattaché.
C'est bien ce qu'ont toujours voulu les dépositaires du pouvoir en France qui ne savent plus dire à quel moment un migrant naturalisé peut et doit se sentir véritablement "Français", sans restriction aucune; à moins que les naturalisations qu'on se plaît encore à octroyer par milliers, dont le rappel nous est fait quotidiennement, ne sont que des naturalisations de peuplement, sur la base d'une politique d'immigration sans aucune humanité.
Cela voudrait-il dire que la France va chercher encore aujourd'hui, des Afghans, des Birmans, des colombiens, si différents, à qui l'on voudrait simplement, 10 ans après, faire oublier le pays qui les a vu naître et façonné leur conscience?
Si loin de nous, si près de nous, rendons hommage à un éminent professeur béninois qui prônait le développement endogène comme une source intarissable des identités de la nation béninoise, qui se sert des ressources sociologiques, culturelles et scientifiques du milieu pour bâtir une société, sans toute fois exclure ou avoir peur des apports des autres peuples ou communautés qui choisissent de s'installer sur notre sol… La France n'a pas à avoir peur des identités qui font sa richesse.
Le sol qui avait exclu tout prétendant à la nationalité voudrait, à présent, s'identifier à tous ces exclus
Si nous nous référons à l'esprit de la réforme de la nationalité adoptée par l'Assemblée nationale, le 28 novembre 1997, tel que l'a confirmé la commission présidée par Marceau LONG, le sol ne semble plus être le lien qui rattache tout enfant né sur le sol français à la nationalité française
"L'acquisition de la nationalité française pourrait en outre être anticipée par une démarche volontaire de l'intéressé lui-même à partir de l'âge de 16 ans, ou de ses parents en son nom et avec son consentement personnel, dès l'âge de 13 ans, ainsi que l'a souhaité l'Assemblée nationale".
Il ne fait pas de doute, M. Besson est en campagne pour les élections régionales qui auront lieu en France les 14 et 21 mars 2010 et qui visent la reconquête, par des moyens, pour le moins, très peu recommandables, des 24 régions sur les 26 (20 sur 22 en métropole) que la gauche, à laquelle appartenait ce même Eric BESSON qui connaît bien les secrets de la maison voisine, avait ravies à la droite en 2004.
Même s'il y a lieu d'admettre qu'il est en mission, ce sale combat révèle à ceux qui l'ignorent encore, la nature de cet homme froid, dont l'opportunisme demeure une caractéristique de sa personnalité qui ne devrait plus laisser beaucoup de regrets dans les coeurs de ses anciens camarades d'une gauche qu'il feignait d'incarner et vouloir servir.
Ce qui est sûr, c'est qu'un chinois, naturalisé français reste avant tout un chinois de France, à moins qu'on veuille imposer à toute cette génération de migrants, noirs jaunes beurs etc.., une autre hiérarchisation de leur cultures et des leurs identités..
L'identité écartelée
C'est l'éducation bien conçue, pour tous, qui devrait façonner dans les coeurs de tous les enfants, les valeurs identitaires de la république, loin de toutes les injustices qui réveillent chez un enfant le sentiment de repli que lui renvoient les clichés qu'on ne cesse de lui montrer sans l'ombre d'un calque, sur les différences et sur l'hétérogénéité des origines qui conduisent, malheureusement, à ces passerelles dites des zones d'éducation et de la diversité qui rythment nos vies françaises.
Comment voulez vous qu'un enfant qui réalise que son père qui a BAC + 5 et qui ne peut pas travailler dans les services de l'EPAD, alors que le même poste serait ouvert au fils du politicien du coin, sans aucun diplôme, oublie ses origines, sa condition d'étranger naturalisé et ses rancoeurs vis à vis de la seule nation qu'il connaît le mieux?
Débat inutile donc, débat répulsif, débat tronqué
La question ne devrait pas se poser dans une société où la devise est : Liberté Egalité Fraternité
Un handicap identitaire, de plus, qui ne pourrait faire du "français noir" le meilleur avocat d'une identité française dans laquelle il ne se reconnaît pas. Coluche le disait si bien, en caricaturant, comme il savait bien le faire, le plus merveilleux des chez d'oeuvres de la création divine, en ces termes: "Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !
Ce n'est pas BESSON qui changera les choses, à supposer qu'il fût sincère dans sa démarche.
L'histoire ne se souvient pas toujours de ceux qui rusent avec les consciences de ses semblables et passent leur temps à opposer les peuples.
A méditer pour le respect de nos identités.
LA REDACTION
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