Intrigues politiciennes au sein de la mouvance dans le Plateau

Guerre froide entre François Abiola et Christine Ouinsavi

Les ministres de l’Enseignement supérieur, François Abiola, et du Commerce, Christine Ouinsavi, se livrent stratégiquement une guerre sans merci. Chacun, de son côté, veut montrer qu’il a une parcelle électorale dans le Plateau pour séduire le chef de l’Etat aux fins de se maintenir au gouvernement, même si les réalités du terrain les contredisent profondément. Le ministre de l’Enseignement supérieur, François Abiola, et celui du Commerce, Christine Ouinsavi, sont-ils devenus des adversaires politiques au Plateau ? A voir ce qui se passe sur le terrain, on est en droit de répondre à cette interrogation par l’affirmative. Chacun essaie de marquer sa présence sur le terrain. Comme ils partagent le même espace électoral, au lieu de converger leurs efforts, ils se mettent des bâtons dans les roues. Qui est fou ? Dira l’autre. Ici, il est question de sauver sa tête, car ils ne sont pas allés au gouvernement par la même porte. François Abiola, au lendemain de la création de son mouvement politique, il y a quelques mois, fait croire qu’il est devenu le nouveau leader des populations de Sakété, Pobè, Kétou, Ifangni et Adja-Ouère. Pour ce faire, il court dans tous les sens pour montrer à la mouvance, plus singulièrement au chef de l’Etat, qu’il est capable de  mettre en déroute l’opposition dans le Plateau. Il axe ses actions sur Kétou certainement dans l’intention de créer des ennuis à Kolawolé Idji. Comme l’homme ne choisit pas ses parents et sa localité, il se fait que Kétou est le village natal du ministre Ouinsavi. Cette dernière, après la naissance de son parti, il y a à peine deux semaines, est allée à Sakété dimanche dernier, localité de François Abiola. Elle a pu mobiliser du monde sur les propres installations du ministre de l’Enseignement supérieur. Il y a alors de quoi faire peur au camp Abiola.

Actuellement dans le Plateau, ce sont ces deux membres du gouvernement du président Boni Yayi qui s’entredéchirent, alors que l’opposition qu’ils devraient combattre les regarde s’enterrer politiquement avant 2011. Coups bas, menaces entre militants, bataille rangée sont devenus le quotidien des partisans des deux ministres.

Trompe-l’œil  ou stratégie politique ?

En courant  dans tous les sens pour séduire le chef de l’Etat, les ministres François Abiola et Christine Ouinsavi sont-ils de véritables forces politiques capables de drainer le monde au chef de l’Etat en 2011 ? On n’a pas besoin de tourner la langue mille fois pour répondre à cette interrogation par la négative. A Sakété, M. Abiola n’a pas une forte base électorale, même si ces derniers temps, il multiplie ses opérations de charme. Aux dernières élections communales, c’est le camp du maire Raliou Arinloyé qui a pris largement le dessus avec 11 sur 17 conseillers. 

Le groupe d’Adja-Tado, constitué des ethnies Goun, Fon, Tori basées à Sakété depuis des décennies, ne se retrouve plus dans la politique du ministre Abiola. Ils l’accusent d’avoir trahi le président du Madep, Séfou Fagbohoun. D’ailleurs, ils se préparent déjà à faire une déclaration dans les semaines à venir. Aujourd’hui, dans les buvettes, maisons, champs et autres, on critique le Changement à Sakété. Du côté du ministre Ouinsavi, c’est pire. Mais en revanche, d’aucuns pensent à tort ou à raison que la multiplication des partis dans le plateau participe d’une stratégie du pouvoir pour émietter les voix du Madep.

Jules Yaovi Maoussi

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