« La justice entre lenteur et crédibilité »
Vendredi dernier, à l’instar des cours d’appel de Parakou et d’Abomey, celle de Cotonou a sacrifié à la tradition de la rentrée judiciaire. Opportunité pour le Garde des Sceaux d’inviter les acteurs judiciaires à mériter la confiance des justiciables.
C’est une cérémonie empreinte de grande solennité qui a marqué la rentrée judiciaire 2009-2010. Ouverte par le premier président de la Cour d’appel de Cotonou, ladite cérémonie a connu la présence des différents corps du monde judiciaire. Drapés dans leur toge, les uns en rouge, les autres en noir, c’est avec beaucoup de religiosité qu’ils ont écoutés les différentes interventions sur le thème de cette année : « La justice entre lenteur et crédibilité ». Les multiples exposés sur le thème délivrés par Georges Amoussou, Procureur général, Me Lambert Yèkpè, représentant le bâtonnier, Me Hortense Bankolé de l’ordre des huissiers, Moïse Atchadé de l’odre des notaires et Sévérine Akpo Elisha pour le compte des commissaires priseurs, n’ont point caché que la lenteur de la justice constitue autant un facteur de crédibilité qu’un facteur de discrédit. Facteur de crédibilité en ce sens que les procédures sonjt suivies à la lettre et permettent de rendre des décisions fiables. Et de discrédit dans la mesure le justiciable qui croit avoir raison dans un dossier banal, se demande parfois s’il n’aurait pas fallu qu’il se passât de la justice, tellement la décision tarde à tomber ou du fait des différents astuces de la partie adverse. Pour Me Yèkpè, il faut plutôt confondre à cette lenteur l’accumulation des dossiers sur le bureau des magistrats, les renvois sans fin sollicités par les avocats, les actes de procédure qui ne sont pas faits dans le délai, et la disparition des dossiers.
C’est une réalité dangereuse qui dessert le justiciable et endossée par l’économie nationale. Quant au ministre de la justice, Victor Topanou, le thème choisi est venu à propos puisqu’il est d’actualité. Il a souhaité que les femmes et hommes qui ont à charge de rendre la justice au Bénin, puissent œuvrer à ne pas tomber dans une lenteur source de discrédit tout en ne versant pas dans célérité qui conduit à des décisions biaisées. Autrement, le juste milieu afin de mériter la confiance des populations.
Benoît Mètonou
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