Interdiction de meeting à Bembèrèkè

Et si les militaires sécurisaient plutôt les manifestants ?

Le week-end dernier, la ville de Bembèrèkè a été fortement militarisée afin d’empêcher la tenue de deux meetings : celui de l’Union pour la Relève (Upr) présidée par Issa Salifou et un autre des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) conduit par Djibril Débourou. La question qu’inspire une telle militarisation est de savoir s’il  n’aurait pas mieux fallu encadrer les manifestants par les militaires au lieu de les instruire pour interdire les meetings.

Une fois encore, le gouvernement du Dr Boni Yayi est indexé. En effet, alors que deux partis (l’Upr et Fcbe) ont eu l’autorisation du maire de Bembèrkè, le préfet des départements du Borgou-Alibori a de son côté interdit les meetings.  Au vu de certaines interdictions de manifestations prises par le passé, il n’a pas été difficile de trouver que cet acte préfectoral est tout simplement de la dictature et de la violation des principes démocratiques. Le fort déploiement de contingents d’agents de sécurité à travers la ville n’était pas pour arranger les choses. Selon certaines informations, pendant que les camions qui convoyaient les militants Fcbe passaient facilement à travers les mailles de ces agents en direction d’une école primaire, ceux de l’Upr étaient tout bonnement retournés. D’où l’accusation de deux poids deux mesures qui fuse du camp de l’Upr. Mais au-delà de toutes ces torsions et contorsions de la loi, il convient de se demander s’il n’était pas judicieux d’utiliser plutôt les militaires pour qu’ils sécurisent  les militants des deux partis. L’intelligence voudrait quand même que la force armée conférée à l’Exécutif par la Constitution soit utilisée à bon escient.

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Le préfet, représentant de l’Etat central, aurait utilisé autrement les forces de l’ordre envoyées sur le terrain à Bembèrèkè qu’aujourd’hui, nul ne trouverait à redire. Personne ne pourrait accuser le gouvernement de dictature, d’être partisan. Surtout que les autorisations de manifester avaient été déjà accordées, il aurait fallu réfléchi autrement. Mais, on a l’impression que tous les jours qui passent, c’est seulement comment s’imposer aux autres qui guident les actes du gouvernement et de ses démembrements. A cette allure, les risques d’affrontement ne sont pas loin.

B. M.

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