Les travailleurs sans salaires depuis trois mois
La commune de Dangbo traverse une mauvaise passe. Depuis l’arrestation du maire Clément Gnonlonfoun et l’interdiction de lui rendre visite, son adjoint Emmanuel Voglozin qui assure son intérim n’a pas les coudées franches pour prendre les décisions. Conséquences immédiates, les travailleurs sont sans salaire depuis trois mois, les activités sont bloquées et le développement tourne progressivement dos à cette commune. L’arrestation à polémique du maire Clément Gnonlonfoun devient de plus en plus pénible pour les populations de Dangbo. Tous les chantiers de la mairie sont bloqués faute de moyens. La mairie n’arrive même plus à faire face convenablement à ses charges de souveraineté. Abattu, son intérimaire affirme qu’il est obligé de mettre parfois la main à la poche pour que certains travailleurs puissent se déplacer dans le cadre du service. Dans les bureaux, le manque de papier est criard et il est appelé parfois à en ramener de la maison pour aider l’administration de la commune à fonctionner. Les travailleurs payent eux-mêmes un lourd tribut à cette situation puisque sans salaires depuis trois mois. Ceux ci ont commencé déjà à grogner. Ils projettent même pour bientôt des manifestations et le maire intérimaire s’inquiète que celles ci ne soient contre lui. Le comble, explique Voglozin « la mairie n’a pu rien recevoir des fonds que le gouvernement envoie dans les communes pour la rentrée des classes ». A Hozin dans son propre village, un entrepreneur est allé fermer une école parce que la mairie n’arrivait pas à le payer. Expliquant qu’il a dû faire un prêt dans une banque pour préfinancer les travaux et que celle-ci l’accule. Tout ce blocage est dû à l’incarcération du maire et l’injonction du substitut du procureur de lui interdire toute visite. Compte tenu du fait qu’un nouveau maire n’est pas encore élu et que Gnonlonfoun n’est pas encore condamné, il est toujours considéré comme le maire en exercice et est le seul signataire des comptes de la mairie. Son adjoint n’a donc pas ce pouvoir et ne peut que recourir à lui pour signer les tchèques, les bilans et faire des décaissements.
Mais en lui interdisant de lui rendre visite, ce processus est bloqué. Le maire intérimaire déclare qu’il a écrit trois fois déjà au ministre de la décentralisation et que jusque là il n’a reçu aucune réponse de sa part. Les populations crient à un complot politique et sont de plus en plus remontés contre le gouvernement. Les travailleurs sont déboussolés et s’apprêtent à faire des actions musclées. A cette allure, aucune perspective de développement ne s’offre à cette commune avec un maire toujours en prison.
M.Z.