l’appel à l’aide de l’acteur Djimon Hounsou

Le comédien d'origine béninoise invite les pays industrialisés à prendre leurs responsabilités à Copenhague vis-à-vis des pays du tiers-monde, très exposés aux conséquences du réchauffement climatique. Djimon Hounsou est surtout connu pour ses rôles dans Gladiator et Blood Diamond et ses deux nominations aux Academy Awards, mais l'acteur hollywoodien veut mettre sa célébrité au service de la lutte contre le changement climatique. Il était intervenu à la tribune des Nations Unies lors de l'Assemblée générale en septembre dernier pour alerter le monde sur les dangers qui menacent la planète.

Aujourd'hui, l'acteur appelle les pays industrialisés à «prendre leurs responsabilités» à Copenhague. Le sort de l'Afrique et des pays du tiers-monde est particulièrement inquiétant, souligne-t-il. «Le continent africain et nombre de pays pauvres ne sont pas à l'origine de la destruction de notre planète. Nous avons une responsabilité à leur égard. Les pays africains ne produisent que 3,6% des gaz à effet de serre et pourtant, ils sont parmi les plus durement touchés. Nous devons les aider à s'adapter, construire leurs infrastructures, développer leurs savoir-faire», explique-t-il par téléphone depuis Los Angeles. Les pays d'Afrique manquent pour l'instant cruellement de moyens et d'informations pour comprendre et réagir aux effets du réchauffement climatique. Sans aide, ils risquent de s'enfoncer encore plus dans la pauvreté et deviendront plus vulnérables.

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Plusieurs leaders africains devaient réclamer cette semaine à Copenhague une aide financière beaucoup plus importante que ce que les pays riches sont disposés à fournir. Le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, estime que l'Afrique a besoin d'au moins 40 milliards de dollars par an.

Djimon Hounsou a grandi au Bénin jusqu'à l'âge de 12 ans avant de venir en France. Il a alors connu des années difficiles jusqu'à ce que la chance lui sourie. Découvert dans la rue par un agent époustouflé par son physique, il a commencé une carrière de mannequin chez le créateur Thierry Mugler avant de réaliser son rêve d'acteur à Hollywood.

Depuis, il beaucoup voyagé en Afrique pour ses rôles au cinéma et son action humanitaire auprès d'Oxfam. Les questions qu'il se posait tout petit sur les périodes de sécheresse dans son pays ont commencé à résonner avec une nouvelle dimension. Dans les «paysages» et sur les «visages» africains, le réchauffement climatique est une réalité tristement visible, martèle-t-il. «J'ai vu de mes yeux l'avancée du désert en Afrique sub-saharienne, j'ai vu les regards désespérés des fermiers au Burkina Faso, au Mali, parce qu'ils ne savent plus quoi planter, j'ai vu les effets désastreux de la déforestation ailleurs, l'eau tarie au fond des puits dans les villages. Pour une grande partie de la planète, l'agriculture est le seul moyen de survie. Or celle-ci est de plus en plus compromise par le réchauffement climatique», souligne l'acteur.

Chez lui au Bénin, les fermiers producteurs de coton sont directement affectés par le dérèglement des saisons. Sur les côtes africaines, les villes sont de plus en plus exposées aux catastrophes naturelles. Dans les bassins des fleuves Niger et Sénégal et le lac Tchad, les volumes d'eau ont diminué de 40% à 60%. Les vagues de sécheresse continuent de provoquer la famine chez des millions d'habitants à travers toute l'Afrique.

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«Les risques de nouveaux conflits sont énormes. Pas seulement en Afrique et dans le tiers-monde. Ils risquent de s'étendre avec les déplacements de population. Ce n'est donc pas un problème exclusivement africain. Nous avons besoin d'une solution globale pour un problème global», lance Djimon Hounsou.
(le figaro)

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