Nouveau report de la signature d’accord de prêt de 4 milliards entre le gouvernement et la Boad

Bio Tchané et Boni Yayi jouent au chat et à la souris

Annoncée pour se tenir hier, la signature de l’accord de prêt de 4 milliards Fcfa entre le gouvernement béninois et la Banque ouest africaine de développement (Boad) au profit de la municipalité de Porto-Novo a été reportée sine die. Dans les deux camps, c’est silence radio sur les raisons qui fondent une telle décision. C’est à croire finalement que les deux hommes se livrent à un jeu de cache-cache dont le grand perdant sera le bénéficiaire des 4 milliards. Au cœur d’une polémique depuis quelques jours, la signature de l’accord de prêt entre le gouvernement béninois et la Boad qui porte sur la somme de 4 milliards qui doivent servir à des travaux d’urbanisation de la capitale dans la perspective du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin, a été annoncée pour hier. Mais contre toute attente, la cérémonie a été renvoyée à une date ultérieure. Toutes les tentatives pour en savoir davantage sur les motifs qui ont amené les deux parties à reporter la cérémonie de signature ont été vaines. Selon des rumeurs, c’est le président Boni Yayi qui aurait pris la décision au motif qu’il voudrait rencontrer d’abord les sages et notables de la ville de Porto-Novo.  Si c’était la raison fondamentale du report, il serait intéressant qu’on explique aux Béninois pourquoi ces préalables n’avaient pas été réglés avant la programmation de ladite cérémonie. Et quel est d’ailleurs le lien entre la rencontre des sages de Porto-Novo et le président de la République d’une part et la signature d’accord de prêt d’autre part.  Il s’agit également de savoir laquelle des parties a programmé la cérémonie pour hier. A-t-elle recueilli l’avis de son vis-à-vis avant d’annoncer l’événement ? Une autre question est de savoir si en reportant ladite signature, a-t-on tenu compte de l’agenda des uns et des autres ? Autant de questions qui restent sans réponses et devraient situer les uns et les autres sur le jeu auquel se livrent le gouvernement et la Boad.

Dans tous les cas, on constate que cette signature d’accord qui ne devrait être qu’une formalité des plus anodines, est transformée en un véritable challenge où chaque camp voudrait s’attirer d’éventuelles dividendes politiques. Paradoxalement, c’est avec le régime actuel qu’on constate que les rapports avec la Boad sont sujets à des soubresauts. Or, par le passé, le président Boni Yayi qui a présidé entre temps aux destinées de la Boad venait inaugurer, lancer des travaux et signer des accords à loisir. Jusqu’à la veille de l’élection présidentielle de 2006 qui l’a porté au pouvoir, il a encore signé des accords.

Publicité

On ne comprend donc pas pourquoi,  il y a aujourd’hui tant de protocoles avant que le président de la Boad, Abdoulaye Bio Tchané ne vienne  signer des accords ou lancer des travaux. D’aucuns pensent que c’est parce qu’il est un challenger annoncé de son prédécesseur. Ont-ils vu juste ? La cérémonie de lancement des travaux de bitumage il y a quelques mois dans le nord est brandie comme un précédent. Toujours est-il que tout est souvent mis en œuvre pour que les deux hommes s’évitent au maximum. Jusqu’à quand cela va-t-il durer ?

B. M.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité