Un accident de trop
Lundi dernier, la ville d’Allada a enregistré un accident déplorable et à la limite insolite. Un motard en éclaireur à un cortège ministériel a heurté un motocycliste. Si l’incivisme des usagers de la route demeure un acte à dénoncer, il est faut cependant faire remarquer le manque de prudence et l’excès de zèle des motards. L ’inhabituel accident qui s’est produit lundi à Allada entre un motard qui ouvrait la voie à un cortège ministériel, et un motocycliste, a enregistré comme bilan, un décès sur le champ et un blessé grave actuellement dans le coma, selon les informations recueillies. Le caractère inhabituel de cet accident amène à se demander toutefois, si un pareil accident ne pouvait être évité. C’est vrai que la loi confère toutes les priorités à un éclaireur. Il lui est autorisé toutes les gymnastiques et arabesques possibles afin de dégager la voie au cortège qu’il précède. Mais jusqu’à oublier qu’on a soi-même une vie, relève d’une conscience professionnelle peu cartésienne. Ce qui du coup, amène à s’interroger sur leur importance en dehors des agglomérations. Car, à voir de près, on se demande si cet accident ne pouvait pas être évité. Parce que le lieu de l’accident constitue un endroit assez dangereux au regard de son relief. La dépression de la Lama est un passage très redouté par les conducteurs tant automobilistes que motocyclistes. Alors qu’est-ce qui empêchait le motard de faire preuve de prudence ? Surtout qu’il y avait un camion en stationnement ? Quand bien même le code de la route arroge la priorité aux motards, cela ne devrait pas les empêcher d’avoir un brin d’humanisme dans l’accomplissement de leur tâche.
C’est la même situation qu’on connaît au niveau de la garde présidentielle qui s’est rendue tristement célèbre avec ses tirs sur des citoyens non armés. Et pourtant, ils n’arrivent pas à jouer au Lucky Luke avec les bandits et autres braqueurs qui dépouillent les laborieuses populations. La vie d’une autorité ne vaut pas plus que celle d’un citoyen lambda. Il importe donc que ceux-là qui sont chargés de veiller sur les autorités ne fassent d’excès de zèle en considérant d’autres Béninois comme étant des sous-hommes qu’on peut écraser comme une vulgaire fouxmi.
Benoît Mètonou