L’Ambassadeur Collet fait l’état des lieux
Le Chef de la Délégation de l’Union Européenne à Cotonou a présenté en sa résidence vendredi dernier l’état des lieux de la coopération entre l’Europe et le Bénin. C’était au cours d’un cocktail organisé à l’intention des professionnels des médias. Etaient aussi présents les collaborateurs directs de l’Ambassadeur Françoise Collet. Avec une aide non remboursable de 244 milliards de francs CFA au titre du 10ème Fonds européen de développement (Fed), l’Union Européenne est le premier partenaire au développement du Bénin. Selon l’Ambassadeur Françoise Collet, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin, la coopération entre l’Europe et le Bénin s’articule autour d’axes essentiels que sont la bonne gouvernance, le dialogue politique et les infrastructures et le transport routier.
Sujet de première importance pour l’Union Européenne, la bonne gouvernance, selon le propos de Madame Collet, est un préalable au développement. Sur ce plan, elle constate que le dialogue comme dimension essentielle de l’amélioration de la gouvernance est institutionnalisé au Bénin. Seulement, face aux conséquences de certaines pratiques sur le développement, la Délégation de l’Union européenne reste préoccupée.
Au plan du dialogue politique, une récente intervention de l’Union européenne au Bénin est son appui technique aux instances nationales de mise en œuvre de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Elle contribue au fonds géré à cet effet par le Programme des nations-unies pour le développement pour un montant de 4,6 milliards de francs CFA. A propos des débats en cours à ce sujet, le Chef de la Délégation de l’Union européenne reste convaincue « que la réalisation de la Lépi, avec toutes les garanties techniques et démocratiques attachées, participe à la consolidation de la démocratie béninoise ».
500 milliards pour 2000 kilomètres de routes
Dans le domaine des infrastructures et du transport routiers, l’Union européenne a réhabilité l’équivalent de l’ensemble du réseau routier béninois. Sur les 25 dernières années, elle a dépensé environ 500 milliards de francs CFA pour réhabiliter plus de 2000 kilomètres de routes. Aussi a-t-elle en perspective de débloquer 70 milliards de francs CFA dans le cadre du 10ème Fed en vue de la réhabilitation de l’axe Parakou – Bérébouay et de plusieurs pistes rurales. Le hic cependant, est la dégradation rapide des ouvrages : construits pour une durée de vie de 15 ans, il en est qui sont détruits au bout de 3 ans. La principale cause, selon l’Ambassadeur Collet ,est « la surcharge à l’essieu ». La dégradation des routes par les camions en surcharge est estimée à 20 milliards l’an, le coût de l’entretien passant ainsi du simple au double. Avec le Gouvernement béninois, la stratégie d’élimination des surcharges est en cours de mise en place, a-t-elle conclu sur ce registre.
Les Béninois invités au travail
Parier sur le capital humain, est aussi nécessaire que favoriser l’entreprise privée et attirer l’investissement pour créer de la croissance. C’est à cela qu’a exhorté le Bénin le Chef de la Délégation de l’Union européenne. Pour elle, une administration efficace, des procédures claires et transparentes, une fiscalité adaptée ainsi que des investissements de fond dans les domaines de la santé, de l’éducation et des infrastructures sont le passage indiqué pour atteindre la croissance.
Souhaitant qu’à terme le niveau de développement du Bénin lui permette de subvenir à ses besoins, elle a invité le pays, ses gouvernants et ses citoyens à œuvrer dans le sens de l’intérêt général. Autrement, l’aide au développement ne pourra produire tous ses effets. Olivier ASSINOU
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