La démobilisation autour de Yayi à ses débuts
Le fiasco noté dans l’organisation de l’assemblée générale de l’Union de la majorité présidentielle plurielle (Umpp) montre la démobilisation qui s’annonce autour du président Boni Yayi au soir de son mandat. «
Quand vous voyez ces signes, sachez que l’événement approche… ». C’est ce qu’a l’habitude de déclarer le président du Psd, Bruno Amoussou, aux différentes manifestations de l’opposition. Il parle souvent ainsi pour annoncer le départ imminent du président Boni Yayi en 2011. Comme une malédiction au pouvoir en place, tous les jours, les faits donnent raison au Chef de l’Opposition béninoise. Et, la cacophonie au sein de la mouvance confirmée par la non tenue de l’assemblée générale de l’Union de la majorité présidentielle plurielle (Umpp), en raison des déchirements entre les partisans du régime du Changement, annonce de plus en plus la fin prochaine du régime. C’est la première fois que le pouvoir en place enregistre un tel camouflet, puisque, par le passé, seule l’annonce de l’arrivée du président Boni Yayi à un endroit donné suffit pour drainer le monde et remplir toute une salle. Alors, ce qui s’est passé ce dimanche montre clairement que le peuple est las des discours sans lendemains meilleurs. Aujourd’hui, les Béninois veulent l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. De même, au sein de la mouvance, on note un malaise profond. Les tout premiers partisans du président Boni Yayi murmurent dans les coulisses, parce qu’ils ne jouissent politiquement pas du fruit de leur soutien au gouvernement, alors qu’ils ont pris d’énormes risques en affrontant les grosses cylindrées de la classe politique sur le terrain. « Le président Yayi pense qu’en descendant lui-même sur le terrain, il peut gagner les prochaines élections. Nous, qui avons une base électorale, sommes oubliés, alors que les ouvriers de la 36e heure sont côtés par le pouvoir à travers les postes de responsabilité qu’ils occupent. Le moment venu, le président Yayi n’aura personne derrière lui. », se désole un mouvancier dans les coulisses de l’assemblée générale de dimanche dernier. Ceci signifie que les transhumants et les premiers militants du Changement se regardent en chiens de faïence et se livrent une guerre sans merci. Dès lors, une question se pose : Que peut une mouvance mal organisée, divisée contre elle-même, anémiée et sans repères aux élections de 2011, compte tenu des réalités politiques actuelles du pays ? Rien. Tout se passe comme s’il y a déjà la débandade au sein du régime du Changement. Voyez ! Sur les mêmes lieux, l’Union fait la Nation a réussi l’organisation de sa convention nationale. Pour répliquer, la mouvance organise une assemblée générale et connaît un échec cuisant.
La cacophonie autour du chef de l’Etat n’étonne guère.
Au Bénin, la plupart des hommes politiques n’ont d’idéologie que leurs intérêts personnels. Depuis 2006, il faut être dans un cercle donné pour jouir des avantages du pouvoir. Cette situation explique aussi la démobilisation autour du chef de l’Etat. Ensuite, les schémas politiques qui se dessinent font douter plus d’un de la victoire du Changement en 2011. Donc, tout le monde réfléchit beaucoup, avant de se repositionner. Telles que les choses évoluent, les chances de réélection du président Boni Yayi s’amenuisent sans doute.
Jules Yaovi Maoussi
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