Lutte contre la corruption

La bonne foi de l’Union fait la Nation reste à prouver

L’Union fait la Nation (Un), dans son discours politique, fait de la lutte contre la corruption, l’une de ses priorités. Mais, sa bonne foi reste à prouver si elle ne fait pas pression pour que sorte des tiroirs de l’Assemblée nationale et soit votée la loi relative à la lutte contre la corruption. A l’instar de la proposition de loi visant l’abrogation de la loi instituant la Lépi, voilà un acte concret à la portée de l’UN, pour crédibiliser son discours. L ’Union fait la Nation a-t-elle les capacités de réussir là où le président Boni Yayi a lamentablement échoué ? Répondre à cette question ressemble  à un jeu de hasard. La preuve de sa bonne foi dans le discours qui est aujourd’hui le sien sur la dénonciation de la corruption reste à voir. Et en la matière, elle peut étonner positivement le peuple béninois. Pour ce faire, elle doit faire sortir par qui de droit des tiroirs de l’Assemblée nationale, la loi relative à la lutte contre l’enrichissement illicite. Le peuple béninois a vu Me Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Lazare Sèhouéto, Kolawolé Idji, Séfou Fagbohoun, Rosine Soglo et consorts afficher une volonté indéfectible pour l’abrogation de la loi sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), parce que le processus de sa réalisation, à leurs dires, est entaché de graves dysfonctionnements. A cet effet, une session extraordinaire de l’Assemblée nationale est prévue en début mars pour ranger au placard la Lépi. Ce même combat peut se faire pour enfin légiférer sur le phénomène de la corruption. Cela ne tient que de la responsabilité de la classe politique, en particulier des élus de la Nation, qui en ce moment font planer sur la Lépi une épée de Damoclès. L’Union fait la Nation qui aspire au pouvoir et qui doit proposer une alternative crédible, aurait intérêt à être tête de file de l’initiative du vote de cette loi. Ce faisant, elle aurait démontré à la face du monde qu’elle peut gérer autrement les affaires publiques à partir de 2011.

L’adoption de la loi portant lutte contre l’enrichissement illicite est très importante pour le développement de ce pays. Puisqu’il se révèle que la corruption gangrène les milieux d’affaires et constitue un frein aux réformes administratives et sectorielles. Même dans le domaine politique, elle fait rage et ne manque pas de créer d’énormes injustices sociales. C’est pourquoi le vote d’une loi réprimant la corruption est impératif. Ne pas le faire avant 2011, n’aurait pour sens au yeu du peuple béninois que toute la classe politique, de la mouvance que de l’opposition est encline à la corruption. Et il serait facile de tirer comme conclusion que les uns et les autres crient et appellent le peuple au secours seulement quand leurs intérêts personnels sont menacés. Qui parlerait de la Lépi si c’était une initiative apolitique, c’est-à-dire quelque chose qui n’arrange que les Béninois à la base ? Personne.

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La preuve est que la plupart des grandes réformes qui ont suscité la passion des acteurs politiques sont électoralistes. On a encore en mémoire la loi sur la Commission électorale nationale autonome (Cena) et autres réformes électorales, la répartition des postes politiques à l’Assemblée nationale et la liste est longue.
Tout se passe comme si le peuple béninois n’a plus de défenseurs. La loi contre la corruption serait le premier pas vers un véritable changement. Et l’Union fait la Nation est attendu à ce carrrfour.

Georges Akpo

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