Les professeurs face à leurs responsabilités
Ils ont lutté durement et ont fini par obtenir gain de cause. En signant le décret portant statuts particuliers des enseignants du supérieur, le Chef de l’Etat, Boni Yayi a évité de justesse l’invalidation de l’année académique en cours dans les universités publiques du Bénin. Reste que le retard causé par cette grève est bien grand, obligeant ainsi les enseignants à donner le meilleur d’eux-mêmes pour sauver les meubles. Les cours reprennent véritablement le lundi 1er mars prochain dans toutes les universités publiques du Bénin, selon plusieurs affirmations. L’assurance a été faite il y a peu par les syndicats des enseignants du supérieur, suite à la signature du décret portants statuts particuliers qu’ils réclament tant. Le Chef de l’Etat, Boni Yayi, a fini par s’y contraindre, même s’il en exprimait une certaine résistance les jours précédents. La lutte a été longue (environ 3 mois de grève), périlleuse et inquiétante. Mais visiblement, les grévistes savaient où, ils allaient.
Maintenant qu’ils ont réussi à arracher la satisfaction de leur principale revendication, il va falloir qu’ils regardent dans le rétroviseur pour constater le grand fossé crée par leur grève. Il va de soi, qu’ils affichent à présent leur dévouement à rattraper le temps perdu. S’il est vrai qu’ils n’ en portent pas l’entière responsabilité, il n’est pas moins vrai qu’ils auront du boulot à faire dans les prochaines semaines. Les nombreux cours arrêtés dans presque toutes les facultés, instituts et écoles des universités publique, devraient se poursuivre avec un rythme conséquent. Lorsqu’on sait comment les choses se passent en temps normal, où des enseignants viennent sur les campus, à leur bon vouloir, il y a des raisons de craindre que la même habitude ne revienne dans un contexte pourtant particulier.
Il est aussi évident que le calendrier universitaire pour l’année en cours sera réaménagé. Il devra se prolonger au-delà des vacances prochaines, et pourrait même traverser largement la rentrée 2010-2011. Qui surveillera qui en ce moment ? Les enseignants du supérieur sont-ils conscients qu’ils ont l’obligation de résultats ? Comment doivent-ils s’y prendre ? Autant de questions indispensables dans les discussions qu’ils mènent en ce moment au sein de leurs syndicats respectifs. Au-delà des actions fortes et bien conçues pour mener à bout des luttes de revendications, il est également à souhaiter que des réflexions profondes et fructueuses fleurissent en leur sein quant aux stratégies à mettre en place pour bien accomplir la mission à eux confiée par l’Etat. Et pour laquelle ils sont d’ailleurs payés.
Christian Tchanou
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